Notre blaireau musclé et instruit accompagné de son acolyte vont partir sur les traces d’un horrible psychopathe qui vient de réussir une évasion des plus spectaculaires. Cette traque va ramener nos deux enquêteurs à Grandville et plus précisément dans le milieu de la prostitution de luxe, tout un programme. Ils vont découvrir que Mastock, le tueur en série, a bénéficié de complices...
Cette investigation, rudement menée, conduit le lecteur sur la piste sanglante du forcené dont les crimes horribles glacent d’effroi. L’auteur britannique applique avec brio et intelligence la même recette que dans la première aventure. Les ambiances varient. On passe d’une séquence glauque à une scène d’action ou une autre où la réflexion prime car l’enquête avance pendant ce temps-là.
L’ensemble est parcimonieusement saupoudré d’humour et agrémenté d’un zeste de romance car le héros a beau être un blaireau balaise aux manières parfois un peu rustres, il n’en est pas moins dépourvu de sentiments et peut se comporter en parfait gentleman.
Le récit multiplie les références culturelles diverses (cinéma, littératures, peinture, BD, …) au point que cela en devient presque un jeu. Dans ce deuxième opus, deux immenses vedettes de la bande dessinée franco-belge font une apparition remarquée. D’autres personnages connus, hommages aux auteurs préférés de Bryan Talbot sont disséminés parmi la foule de figurants.
L’auteur s’amuse et ce plaisir est communicatif. Le dessin remarquable de l’artiste surtout dans les expressions des personnages ainsi que dans les détails des décors finit par nous convaincre qu’il appartient au cercle des grands auteurs de BD. Le récit transporte le lecteur qui ne s’ennuie pas sur une seule case.
Cette série steampunk d’un Paris de la Belle Epoque imaginaire devrait comporter cinq volumes. L’éditeur nous a communiqué que le troisième tome est prévu pour septembre. Alors, si cela vous tente, ne traînez plus et prenez le train (à vapeur) en marche, confortablement installé en compartiment première classe à l’image de ce bel album cartonné et aux pages de garde « art nouveau ».
(par David SPORCQ)
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