Une fois encore, Bryan Talbot transporte le lecteur dans un récit palpitant où action, réflexion et référence culturelle enrichissent un solide scénario. Cette uchronie où, rappelons le, l’empereur Napoléon a vaincu l’Angleterre et domine le monde, est rendue plausible par une multitude de détails évoquant l’art nouveau de la belle époque comme l’architecture, la peinture, le mobilier, les objets ainsi que les moyens de transport dont la technologie aurait évolué différemment au cours de cette Histoire modifiée.
L’humour est un peu moins présent dans ce dernier opus mais il faut admettre que le sujet abordé est sérieux : l’emprise des sectes sur des êtres affaiblis par les circonstances malheureuses de la vie. L’auteur nous explique les techniques de lavage de cerveau usitées par ces maîtres du charlatanisme. Des procédés bien rôdés et redoutablement efficaces. Dans le même ordre d’idée, il nous décrit les méthodes et discours nauséabonds de l’extrême droite qui galvanisent les foules crédules.
Même si cette bande dessinée est riche d’enseignements, elle est aussi et avant tout un brillant divertissement où l’action domine. La narration tient en haleine le lecteur jusqu’à son dénouement complet. Bryan Talbot (qui était d’ailleurs en dédicace cette année au festival d’Angoulême) nous démontre à nouveau son attrait pour la BD franco-belge par de nombreux clins d’œil envers des personnages célèbres comme Astérix ou Lucky Luke. Grandville est le trait d’union entre la BD franco-belge et les comics anglo-saxons.
(par David SPORCQ)
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