Batman Nocturne T. 3 : Deuxième Acte - Par Ram V, Ivan Reis & (...)

Batman Nocturne T. 3 : Deuxième Acte - Par Ram V, Ivan Reis & Stefano Raffaele - Urban Comics

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L’inauguration d’Orgham Place plonge Gotham dans de nouvelles contrariétés : les Azhmer libérés de leurs cages déversent leur venin sur la ville. Ce nouvel acte propulse ses personnages, mais également le lecteur, dans une descente aux enfers mêlant cynisme et chaos.

L’affrontement entre la Ligue des Ombres menée par Talia à la famille Orgham met Gotham à feu et à sang. Les revendications des Orgham sont multiples : prétendre à un ancien héritage sur la ville, redorer son blason et exterminer les factions précaires des Narrows. Outre ces déclarations peu banales, ils utilisent une nouvelle armée docile, hypnotisée sous l’emprise des Azmer, les esprits de Gael, l’Homme-loup.

Désormais à la tête de certains médias puissants, les Orgham investissent maintenant dans les énergies, la construction pour contrôler Gotham.

Quand à Batman, Talia lui raconte la vie de ses ancêtres issus de la cité perdue d’Erhem. Talia tout comme Batman portent le fardeau de leur père respectif ; au vu des circonstances, leur union demeure impossible.

Après un deuxième tome quelque peu décevant, on s’attendait à une réaction de la part des auteurs pour redresser la barre. Et c’est plutôt réussi puisque le scénario de Ram V démarre à cent à l’heure.

Le Chevalier noir résoudra certaines énigmes tandis que Nightwing aura affaire aux Azhmer, ces démons libérés de leurs cages et exposés en plein centre de Gotham lors de l’inauguration d’Orgham Place.


©Stefano Raffaele / Urban Comics

La lecture de ce nouvel opus se veut fluide. Les échanges entre Talia et Bruce Wayne, bien qu’alambiqués, dénotent le talent de Ram V.

D’un point de vue graphique, on oscille entre le médiocre et le sublime. Stefano Raffaele maitrise son élément avec une avalanche de détails et un trait calibré. D’un autre côté, certains autres dessinateurs pataugent dans la semoule : ils se perdent dans un style qui ne convient absolument pas à l’atmosphère de l’histoire.

C’est le cas de Caspar Wijngaard qui aurait mieux fait de s’abstenir plutôt que de proposer une ébauche très approximative. Et que dire de Dustin Nguyen, qui se permet de ridiculiser chaque protagoniste avec un faciès désarticulé et abominablement hideux ?

Enfin, plusieurs adoptent un trait efficace : c’est par exemple le cas de l’excellent Riccardo Federici. Son style est à contre-courant de ce qui est généralement proposé, mais demeure redoutable.

Bref, vous l’aurez compris, la qualité graphique de ce 3ème opus de Batman Nocturne reste inégale. Bien que la palette de couleurs soit correcte dans son ensemble, on se questionne sur certains choix quant à la colorimétrie, notamment sur les chapitres « Ce qui doit mourir » ainsi que « Sorti de l’enfer » ; cela donne un ensemble soit trop lumineux, soit trop sombre.

Quoi qu’il en soit, la saga Batman Nocturne demeure palpitante avec ce génie scénaristique qui suscite l’intérêt.