The Flash Chronicles 1993 - Par Mark Waid & Greg Larocque - Urban Comics

Nous retrouvons le Flash des années 1990 sous la plume de Mark Waid avec cette seconde partie [1] qui fait la part belle à deux personnages emblématiques des jeunes années de Wally West, lorsqu’il était encore Kid Flash, le jeune acolyte de feu Barry Allen et un membre actif des The New Teen Titans. Il s’agit du grand thème de ces épisodes, complétés par des histoires liées aux évènements éditoriaux de DC, qui tente à cette époque de copier le style de Image Comics, qui cartonnaient avec entre autres WildCATS et Spawn.

Il s’agit là de la plus petite partie de l’album et de la moins intéressante. A cette époque, DC Comics explore les ambiances « durs à cuir et sombres » avec la mort de Superman ou Batman dont le dos est brisé par Bane. De son côté, Mark Waid reste à l’écart, privilégiant le merveilleux pour son Flash. Nous trouvons néanmoins dans ces pages un épisode du cross-over Bloodlines (ersatz de WildCATS), qui impacte tous les titres de l’époque, suivi d’une tentative de création d’un vilain « à la mode Image ».

Rien de tout ceci ne passa à la postérité, ce qui n’est pas le cas du récit qui constitue le cœur de l’album : Le Retour de Barry Allen. Derrière ce coup d’audace de Mark Waid et de son éditeur, sa cache en réalité une histoire qui parle avant tout de Wally West.

Chaque action, mot ou relation de Barry Allen pousse Wally à se remettre en cause, pour le pire d’abord, avant de puiser dans cet évènement l’essence du super-héros qui réside en lui. Il s’approprie enfin « Flash » et crée son identité unique, libérée de l’ombre écrasante de la légende indépassable de son mentor.

L’autre point intéressant de cette grande histoire concerne les héros qui viennent en aide à Wally. Il y a évidemment l’autre légende, Jay Garrick le premier Flash. Mais pour cette occasion exceptionnelle, celui-ci fait appel, ou plutôt, Mark Waid fait appel à deux autres bolides de l’Âge d’Or : Quicksilver (1940) qui renaît sous le nom de Max Mercury (car Marvel détient un célèbre héros du même nom) et Johnny Quick (1941), qui avait déjà fait son retour dans les années 1980. Un moment de leçon et de passation qui renforce le côté historique de l’évènement.

Mais ce n’est pas fini. Tout de suite après, le scénariste fait revenir dans la vie de Wally sa petite amie des années The New Teen Titans (1982-1987) : Frances Kane. Celle-ci n’a jamais réellement maîtrisé ses pouvoirs magnétiques, qui font d’elle par moment la super-vilaine Magenta. Cette fois-ci encore, elle perd le contrôle et cette rencontre permet de creuser le sujet de l’évolution et de la maturité nouvelle de Wally, qui passe en quelque sorte de grand adolescent à adulte.

Comme on le constate, le programme est moins varié que la première année, mais non moins de grande qualité et peut-être même davantage culte. C’est un petit bout d’histoire, sublimé par les dessins typiques de Greg Larocque, qui laisse sa place, après l’histoire sur Barry Allen, à l’excellent Mike Wieringo, dont le style chaleureux s’allie à merveille aux aventures résolument optimistes du bolide écarlate.