Supercanon ! - Le marchand d’armes qui visait les étoiles

Supercanon ! - Le marchand d’armes qui visait les étoiles – Par Philippe Girard – Ed. Casterman

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Qu’est-ce qui détermine une vocation ? Un rêve souvent, ou plutôt, la rêverie. Cela a été le cas de Gérald Bull qui est enthousiasmé par la lecture de Jules Verne et son roman « De la Terre à la Lune ». Il se passionne pour une discipline, la balistique, qui permettrait d’envoyer des hommes dans l’espace. Mais Gerry naît au mauvais endroit et à la mauvaise époque. Son rêve s’achèvera à Bruxelles sous les balles d’une barbouze…

Peut-on avoir de la compassion pour un marchand de canons ? Non, bien sûr, et… oui, peut-être. C’est un bon gars ce Gerry : brillant, c’est un ingénieur remarquable, bien marié, bien dans sa peau, il pense au bien de l’humanité et il est persuadé que son génie de la balistique va propulser l’Homme dans des futurs gracieux, sur la Lune et sur les autres planètes.

Mais, comme dit le poète, « ici-bas est maître » et le vomissement impur de la réalité le rattrape bientôt : la seule activité qui s’intéresse à son savoir-faire est l’industrie militaire. Bientôt approché par la CIA, il abandonne son poste dans une entreprise canadienne qui lui offre peu de débouchés et un avenir peu enthousiasmant, pour une vie facile au service de marchands de mort, nous sommes alors en pleine Guerre Froide. Eux apprécient à sa juste valeur les talents du jeune homme, qui perd son sens commun en même temps que ses illusions.

Supercanon ! - Le marchand d'armes qui visait les étoiles – Par Philippe Girard – Ed. Casterman

Il fraie avec des personnes et des régimes de moins en moins recommandables : l’Irak de Saddam Hussein, l’Afrique du sud de l’Apartheid… Il est finalement la cible d’une barbouze anonyme. Qui l’a abattu ? L’enquête n’aboutira jamais tant il est facile de se faire des ennemis dans ce genre de business…

Le parcours de cet ange déchu est joliment raconté par Philippe Girard qui déroule efficacement cette histoire simple, celle d’un rêve fracassé sur le mur de la réalité.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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