Jeudi 4 mai en fin de journée, Mediapart publie un dossier signé par la journaliste Ellen Salvi et intitulé « #MeTooBD : l’auteur Florent Ruppert est mis en cause par plusieurs femmes ». Des faits graves sont exprimés par plusieurs femmes, qui témoignent dans le cadre d’une enquête équilibrée puisque le mis en cause a eu la possibilité, face à ces témoignages, de s’expliquer. Il nie tout en bloc. Cette affaire intervient après la récente condamnation de Jean-Michel Arroyo en février dernier pour des faits de violences faites aux femmes.
Pour être tout à fait clair, nous condamnons fermement toute forme de violence (physique, psychologique, sexuelle) et nous saluons le courage des victimes sollicitées par Mediapart qui osent prendre la parole. Leurs témoignages mettent en évidence des comportements condamnables qui doivent être portés devant la justice, permettent à d’autres victimes d’également se manifester et contribuent à faire évoluer notre société de manière générale, ainsi que le monde de la bande dessinée en particulier. En n’exprimant pas d’emblée notre compassion envers les victimes et leurs souffrances, notre précédent article omettait donc des points que nous jugeons importants. Nous présentons nos excuses à toutes les personnes que ce contenu a choqué.
Impossible pour ActuaBD de passer cela sous silence, sans pour autant se départir d’un regard critique posé sur le travail réalisé par nos confrères, y compris sur l’entretien à teneur historique publié conjointement à l’enquête de Mediapart. Et c’est sans doute cette synthèse entre l’exposition des faits et le témoignage d’un historien, opérée par Didier Pasamonik dans son article, qui a participé à heurter certains lecteurs.
Au sein de notre rédaction s’est instauré un vif débat autour de cet article. En effet, chacun de nos articles est signé par son auteur, ici Didier Pasamonik, dont les propos n’engagent pas les autres membres de la rédaction. Cet article a été soumis aux membres du comité de rédaction, composé de bénévoles qui n’ont pas eu l’occasion de réagir avant sa publication. Mais ce qui est fait, est fait. Ce débat interne débouchera certainement sur de prochains articles indépendants ou conjoints qui affirmeront d’autres points de vue sur ce dossier, et de manière générale sur le mouvement #MeToo au sein de la bande dessinée.
Ces prochains articles se rejoindront autour de la ligne éditoriale d’ActuaBD : informer et se positionner, parfois de manière tranchée, mais toujours dans le respect des personnes, et dans l’expression de notre soutien indéfectible aux victimes de violences sexuelles et sexistes.
(par Charles-Louis Detournay)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Lire le précédent article concerné : Une enquête de Mediapart met en cause l’auteur de BD Florent Ruppert
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