C’est un aéropage plus qu’hétéroclite qui se retrouve dans un bus de tourisme en direction de la Belgique. Ils ont tous gagné la visite d’une brasserie industrielle en grattant une canette. Malheureusement, un des gagnants, un bouledogue obèse et totalement abruti, a décidé de tout faire sauter. Parmi les voyageurs, un ex-collègue de Canardo a le réflexe de l’appeler sur son portable. En le voyant arriver en tenue de plage, les flics locaux se posent des questions, mais quand il s’agit d’apporter une montagne de hamburgers au preneur d’otage décérébré, tout le monde se dégonfle. Canardo, qui a retrouvé son imper, fait son boulot de livreur. Mais notre terroriste crétin l’invite prestement à rester dans le bus.
Mélange de satire sociale (les passagers du bus sont passés en revue au vitriol) et de suspens purement policier, L’Ombre de la bête nous présente un Canardo quasiment inutile. On verra que jusqu’à la dernière planche, il ne prend pas vraiment de bonnes initiatives. Et pourtant, ça finit par marcher. Sa bonhomie est ici au top, voisinant avec les angoisses parfois cocasses de ses voisins d’infortune.
Quant au portrait du terroriste mentalement déficient, il vaut le détour. Stupide au-delà du raisonnable, forcément boulimique, et même antisémite ! Ses réactions imprévisibles et son comportement uniquement dicté par la faim et l’état de sa vessie rendent ses actes hautement imprévisibles.
Cerise sur le gâteau, la brigade de policiers arrivés devant le bus brille par sa couardise, et l’empressement des subalternes à ne surtout pas bouger déridera les plus difficiles. Bon cru, cet album apporte un vrai moment de plaisir pour tous publics.
(par David TAUGIS)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.