Le cybercriminel recouvert d’un journal sur la tête réapparaît au centre de l’actualité. Il livre sur Internet des vidéos troublantes dans lesquelles il annonce crimes odieux, viols, attentats...
Le lendemain de ces prédictions, celles-ci se réalisent créant une sacrée polémique chez les citoyens. Certains applaudissent, d’autres réagissent avec mépris.
Yoshino, le lieutenant de la section spéciale anti-cybercriminalité est une femme de terrain au palmarès impressionnant. Cependant, face au Paperboy, ce mystérieux criminel du Net, l’affaire s’enlise et piétine.
L’homme masqué accroît sa force avec la notoriété. La plupart des citoyens se sentent directement concernés : ils se voient chaque jour persécutés par leur hiérarchie dans leur vie professionnelle et sociale. Or, Paperboy dénonce précisément cet ordre social. Le hors-la-loi emmagasine les signes favorables du public et se donne une image de marque qui bouscule l’ordre public.
Le premier tome de Prophecy nous avaient ravi par sa complexité narrative et son côté angoissant à souhait. Tetsuya Tsutsui y décrit un Japon malade où ses concitoyens, aveuglés par la consommation à outrance ainsi que par leur conformisme aveugle, oublient les valeurs sociales.
Le peuple désemparé semble s’attacher à Paperboy et son statut d’apôtre des temps modernes.
Tetsuya Tsutsui présentait dans la trilogie Manhole une vision du monde dans laquelle chacun pouvait être considéré comme un danger potentiel.
Avec Prophecy, il pointe les défauts de la technologie et apporte un regard nouveau sur les effets pervers des réseaux sociaux. À cause d’eux, la liberté d’expression se voit compromise et, une fois de plus, la violence règne.
(par Marc Vandermeer)
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