Marco et Émilie ont désormais une petite fille. Marco prend son rôle de père très au sérieux, même s’il ne le trouve pas évident à assumer. Le chantier naval où travaillait son père va fermer. Du coup, Marco repart appareil photo au poing.
Le Combat ordinaire, c’est un peu l’art d’aborder la vie avec philosophie… et une certaine forme de fatalisme. Marco continue, dans Planter des clous, à se découvrir, à connaître le monde qui l’entoure et faire face aux contradictions qui l’habitent. Manu Larcenet nous partage le quotidien et les petits bonheurs de son alter ego de papier.
L’auteur, pour ce quatrième et dernier tome, s’offre quelques tirades enflammées sur la société individualiste et la politique. Le propos perd alors de sa superbe, là où il était poignant à l’évocation de la paternité, du couple, de la mort, ou même de la crise économique. Heureusement, cette petite déception n’affaiblit pas tant que cela le sentiment global que dégage cette œuvre remarquable.
Le coup de crayon brille lorsqu’il s’agit d’évoquer le désespoir, les silences lourds de sens ou les regards vides. L’émotion est palpable à chaque planche et la sobriété de la mise en scène n’enlève rien à la force du récit.
Les hirondelles sont revenues. Une belle aventure s’achève. Marco continuera à faire des photos comme son père plantait des clous, parce que « c’est sa place ».
En lisant Le Combat ordinaire, force est de constater que Larcenet est assurément à sa place.
(par Laurent Boileau)
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