Qu’est-ce qu’un bon film ? Avant tout une bonne histoire. Une histoire et une vision. Pour l’histoire, Bilal ne s’est pas encombré d’une trame complexe, elle est celle de la Trilogie Nikopol : Horus, dieu du ciel et de la terre, est condamné à mort par ses pairs, pour rébellion. Il n’a que sept jours pour revoir une dernière fois cette terre qu’il a contribué à créer. Il va profiter de ce court répit, un bref battement de cœur dans l’éternité de la vie divine, pour préserver son immortalité. Son instrument sera le corps d’un homme capable aussi bien de le supporter que de le servir : Alcide Nikopol. Amené à rencontrer malgré lui la femme qu’Horus lui a choisie (Linda Hardy), le possédé y trouvera néanmoins son compte.
En construisant son récit autour de trois personnages principaux parfaitement humains (Linda Hardy, Thomas Kretschmann et Charlotte Rampling), Bilal a une idée géniale pour éluder les travers habituels de la technologue numérique : raideur, froideur, sentiment d’artifice. Il s’appuie précisément sur ces défauts et trace avec beaucoup de naturel une frontière entre le réel, où interviennent ses personnages de chair et d’os, et le virtuel, qui est celui d’un univers synthétique construit par les louches manipulations de la surpuissante compagnie Eugenics.
Le procédé est simple mais lumineux : Une fois ce clivage mis en place, Bilal n’a plus qu’à se laisser porter par son histoire et à se concentrer sur ses points forts : le grand soin apporté aux ambiances, aux textures, aux inventions architecturales et aux personnages fantastiques. L’ensemble surprend par sa cohérence. Et même si l’on peut déceler çà et là quelques scories imparfaites, Bilal nous fait là une œuvre étonnante qui force le respect.
(par Didier Pasamonik - L’Agence BD)
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