Rappelons que Ben est un employé de bureau retraité, bon vivant, qui aime regarder la télé, faire la sieste et les mots croisés. Son plus grand regret est la perte de ses cheveux. Il est mal à l’aise relativement aux nouvelles technologies de l’information et avec la rivalité entre frères. Sa femme Olivia, enseignante à la retraite, aime le taï-chi, le jardinage et on ne la voit que rarement inactive. Les attaques des perce-oreilles et des écureuils contre son jardin sont sa principale hantise. Ces différences entre caractères laissent déjà présager quelques conflits entre eux, mais tant mieux, car Daniel Shelton les récupère rapidement sous forme de situations humoristiques. Et ces situations ne manquent jamais car les enfants, les petits-enfants et la belle-famille sont là pour en fournir, quand ce n’est pas l’actualité qui s’en mêle.
Ce troisième recueil verra arriver le petit frère de Nicolas (d’où le titre), avec en préambule les joies de la grossesse et en postface, celles de l’allaitement. Entre temps, Ben et Olivia devront composer avec un entrepreneur immobilier trop entreprenant, la vie sans électricité pendant une tempête de verglas et les conflits intergénérationnels au quotidien.
Depuis 13 ans, Daniel Shelton a gâté son lectorat avec un haut niveau de qualité, et ce troisième recueil ne fait pas exception. Vu une audience très large par la diffusion dans les quotidiens, le traitement des thèmes et des situations demeure des plus juste. Son regard sur les petits tracas de la vie quotidienne amène invariablement un sourire. Même sous forme d’une succession de strips, ceux-ci s’agrègent facilement pour former un récit cohérent. Son style graphique est lisible, accompli, et maîtrisé. Il est typique des dessinateurs de comic strips, mais demeure très personnel avec un bel équilibre entre la rondeur de certains personnages et la précision dans les décors.
La lecture des aventures de Ben (102 pages !) plaira aux retraités et à leur famille immédiate, et donnera un bel avant-goût de tout ce qui attend les futurs retraités.
Lire l’entevue avec Daniel Shelton.
(par Le Bédénaute)
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