Ce n’est donc pas un album de BD que ce recueil de dessins aux couleurs subtiles. On n’y voit pas un Brésil d’apparat fait de popotins qui gigotent au rythme de la samba carnavalesque. Ce n’est pas non plus un recueil de pages qui appliquent au sable fin les nuances décolorées de la blondeur d’une touriste allemande, un Brésil de carte postale grossière.
C’est au contraire un concert de noir, de vert, de bleu tendre, de fascinantes scènes de nuit. Jean-Claude Denis est un voyageur qui sait observer un paysage, ses architectures, ses scènes de rue peuplées de « vrais gens ». Ses images ne sont pas habitées de femmes envoûtantes comme chez Pratt, de créatures cruelles au sourire fin comme un string, comme chez Lauzier, deux auteurs qui nous ont donné du Brésil une image durablement mythique ; on y trouve seulement des gens ordinaires qui n’ont d’extraordinaire que leur âme.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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