Tout est lié à une relance de Spirou « dont on voit bien qu’il a des problèmes aujourd’hui à retrouver son public », nous dit Stéphane Beaujean dans cet entretien. On se trouve face à une histoire en plusieurs parties qui répondra à la question de savoir ce que Spirou peut encore apporter aujourd’hui à ses lecteurs. D’où la création d’un « Spirou Verse » où l’on retrouve le Groom et tous les dérivés (Le Petit Spirou, Champignac, Mademoiselle J, Supergroom, Zorglub, le Marsupilami, La Bête, Houba Gags…)
Le choix de l’attelage actuel d’auteurs sur la série régulière allie une certaine tradition avec des plumes Millenials : Olivier Schwartz avait jusqu’ici creusé le sillon « Vintage » avec Yann (dans la collection Spirou par...) ; il est ici associé à des scénaristes pas forcément issus de la BD d’ailleurs : Sophie Guérrive qui nous vient de la BD alternative [1] et Benjamin Abitan est un scénariste réalisateur de fictions radiophoniques (Tintin pour France Culture notamment).
L’enjeu n’est plus de faire dessiner par Schwartz des objets du passé, mais des objets contemporains, modernes. Toute la production de l’album s’est faite pendante la crise du Covid en visio. « Le but est de recréer un lien avec le lecteur » exhorte Stéphane Beaujean.
Et d’annoncer une décélération dans la production des « Spirou par… » : « Une fois que l’on aura redonné une colonne vertébrale au personnage principal, on pourra réfléchir à donner de la chair à ce personnage » qui avait perdu, selon les dirigeants de Dupuis « de la lisibilité. »
C’est en tout cas l’événement de la rentrée, avec cette question, déjà partagé sur les résocociaux : qui a osé tuer Spirou ? La chronique sur ActuaBD d’ici à quelques jours.
Longueur d’ondes
Et puis, il y a ces « Ondes Marcinelle » célébrées le même jour par la présence de Clara Lodewick, autrice de Merel, une comédie « campagnarde » qui a l’air de rien mais qui est un des bijoux de cette rentrée. Retenez ce nom : Clara Lodewick, une autrice belge dont on n’a pas fini d’entendre parler d’un grande sensibilité avec un sens narratif hors du commun.
Elle incarne ce que Stéphane Beaujean veut faire dans le catalogue Dupuis : s’adresser à des publics inhabituels pour l’éditeur de Marcinelle, des auteurs nés dans et nourri par la BD franco-belge mais qui ne tiennent pas forcément à en perpétuer les tics et les codes.
On avait jusque là Aire Libre, dont le format restait dans la normes des albums Dupuis, on a ici une nouvelle collection de « romans graphiques » dirigée par Thomas Gabison, l’homme qui avait révélé notamment Rutu Modan chez Actes Sud, une collection située dans une orbite excentrique par rapport au catalogue Dupuis.
Il y a les « Ondes Marcinelle » mais il y a aussi sa version jeunesse, la collection « Les Ondines », qui démarre avec le tome 1 des Dieux de l’Olympe par Nadja : Aphrodite qui s’emploie à raconter la mythologie grecque de façon décalée comme l’autrice de Chien bleu sait si bien le faire. Là encore chroniques à venir dans quelques jours sur ActuaBD. Voilà l’ambiance de la rentrée chez Dupuis.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
LIKEZ, COMMENTEZ ET ABONNEZ-VOUS À NOS PODCASTS :
Découvrir sur Spotify
Découvrir sur Anchor
Découvrir sur Breaker
Découvrir sur Google Podcasts
Découvrir sur Apple Podcasts
Découvrir sur Pocket Casts
Découvrir sur Radio Public
Photos : D. Pasamonik(L’Agence BD)
[1] Pour la première fois, Frédéric Hojlo va ouvrir une nouveauté Dupuis. NDLR.
Participez à la discussion