« Qu’est-ce que la vérité ? » Voilà une question des plus larges et qui occupe le personnage central des Enfants du ciel. En tant qu’archéologue émérite, Alex a voué sa vie à la recherche de la vérité, tentant de retrouver dans d’anciens textes et autres traces du passé, la certitude de ce qui s’est réellement déroulé lors d’événements-clés de l’Histoire. Car comme on le sait, ce sont les vainqueurs qui l’écrivent...
Et dans l’Italie de Mussolini, les vainqueurs portent des chemises noires et ont bien l’intention d’imposer leurs lois. On a beau cacher la vérité (encore elle) à Alex, mais c’est bien un fasciste qui a volontairement tiré sur la voiture de sa femme, la tuant sur le coup. Dès lors, Alex n’a plus que la vengeance en tête, et devient ainsi une cible pour les autorités.
Son dernier refuge n’est autre que le Vatican. Le cardinal qui veut le préserver, le charge alors d’une mission pour l’éloigner de Rome et lui mettre d’autres idées en tête : Alex doit rechercher les traces d’un historien du 1er siècle qui aurait caché le trésor du temple de Salomon détruit par les Romains en 70 après J.-C. Mais d’autres cherchent également ces reliques religieuses, dont les SS d’Hitler. Et ils sont prêts à tout pour y parvenir.
Au-delà d’un énième récit ésotérique se déroulant avec des nazis, Desberg et Vrancken tissent un habile et sensible récit. Certes, on revient sur la révolte juive du premier siècle violemment matée par les Romains. Mais ce sont surtout les événements du XXe siècle qui séduisent, par le biais de cette galerie de personnages qui se croisent dans un Proche Orient balloté entre les puissances. Les réflexions des agents des différentes puissances laissent planer des abîmes de doutes : concernant l’Histoire elle-même, mais surtout par rapport à ce qu’ils pensent être la vérité.
La religion tient bien entendu une grand part du récit : qu’il s’agisse de Juifs, de Musulmans ou de Chrétiens, qui peut se targuer de détenir seul la vérité ? Et pourtant, au nom de celle-ci, certains sont prêts à toutes les extrémités. L’ensemble dépeint donc une période complexe, où la mort rode à chaque coin de rue, ce qui pousse les femmes et les hommes dans leurs retranchements.
La réussite du récit tient beaucoup à l’implication de Bernard Vrancken : mettant partiellement de côté son trait stylisé d’I.R.$, le dessinateur libère toutes les possibilités de son graphisme dans ce récit. À commencer par ces superbes arrière-plans au xmodelés subtils qui tranchent harmonieusement avec les personnages ultra-réalistes. Le rendu est à la fois puissant et évocateur, à découvrir en noir et blanc ou dans les couleurs réalisées l’épouse de l’artiste, en fonction de vos goûts. Mais à n’en pas douter, c’est l’un des albums majeurs de ce mois de septembre,
(par Charles-Louis Detournay)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Une interview de Charless-Louis Detournay — Une production d’ActuaBD.com - Montage : Marguerite Valière — Photo : Galerie Daniel Maghen - Song : We March Together — Courtesy of Patrick Patrikios — Youtube Audio Library
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