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Le Monde d’Alec

Par Charles-Louis Detournay le 16 novembre 2008                      Lien  
Un tableau touchant et intéressant, que ce documentaire, cette mise à nu d'un jeune auteur américain qui, au fil des mois, des heures de labeur, des conventions et festivals, dévoile comment il a pu être amené à vivre presqu'uniquement pour sa passion : la bande dessinée.

L’auteur américain Alec Longstreth autopublie son fanzine Phase 7 depuis 2002. L’employé du Moi a traduit pour la première fois cet auteur prolifique et méconnu en Europe en sélectionnant de ses 200 pages : en majeure partie, des histoires autobiographiques, où l’on peut suivre l’évolution graphique et professionnelle d’un auteur motivé, du charme de la maladresse à l’affirmation d’un style personnel.

Alec nous fait partager son travail de menuisier-décorateur de théâtre, ses multiples déménagements à travers les USA et surtout son total dévouement au dessin et à la bande dessinée : « Durant ces quatre dernières années, il y eu trois jours où j’ai oublié de dessiner des bande dessinée : une fois avec Carolyn, une autre où j’ai passé la journée avec mon père, et enfin une fois où je me suis préparé toute la journée pour aller à un festival bande dessinée. »

Le Monde d'Alec

En publiant cet auteur américain, l’employé du Moi cible parfaitement ses objectifs : autobiographie, et réflexion de l’auteur dans les deux sens du terme. Si les premiers courts récits laissent un goût de trop peu, on jubile rapidement en suivant les méandres artistiques d’un nouveau tagueur. Comme on l’apprendra par la suite, cette unique nouvelle non autobiographique à 100% permet néanmoins à Alec de pénétrer dans le rythme de ce type de récit, tout en mettant en avant les risques à vivre uniquement pour sa passion, ce qui, de sa part, est étonnamment paradoxal.

Max de Radiguès, également auteur à l’employé du Moi qui a ’découvert’ Alec, nous propose alors un court récit de 6 pages qui situe définitivement la fragilité et la profondeur de son auteur via l’histoire de ses lunettes sans verre, et que vous pouvez lire en intégralité sur le site de l’éditeur bruxellois. Le décor est définitivement planté pour aborder le coeur de cette autobiographique créatrice : le vécu d’Alec Longstreth présenté en deux longs chapitres : c’est à la fois touchant et instructif de voir cet auteur ’reconnu’ passer par les différentes phases de l’auto-édition et rencontrer ces grands qui ont ou vont l’influencer : Scott McCloud, Craig Thompson, Chris Ware, Roger Crumb, Art Spiegelman, etc.

Je parle bien d’Alec Longstreth comme auteur reconnu, car sans être l’égal des illustres précités, Phase 7 a été récompensé par un « Igntaz Award du meilleur minicomic ». En 2007, ce sera au tour de l’auteur d’être lui-même récompensé par un « Ignatz Award du meilleur talent », grâce à son histoire « Summer stock », présenté en fin de volume. Bien entendu, nous nous situons dans un milieu très fermé, mais il ne tient qu’à vous de l’ouvrir en grand.

Pénétrer donc dans le monde d’Alec, il fera sûrement écho à vos sentiments de lecteur qui a pu tomber un jour ou l’autre en admiration devant un livre. Les auteurs se sentiront étrangement en terrain familier dans le combat quotidien afin de vivre pour (et un petit peu par) son art. Des photos de l’univers d’Alec sont disponibles, ils vous donneront une idée de l’univers un peu spécial du personnage.

Messieurs les éditeurs, il nous faut la suite !

Alec, en pleine (auto)-représentation

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Phase 7 - Par Alec Longstreth - l’employé du Moi

Le site de l’auteur

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Photographie et illustrations : © Alec Longstreth

 
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