Journaliste, éditeur, écrivain, scénariste pour le cinéma et la télévision, il était né le 18 novembre 1931 dans le Gard. Il avait fait ses débuts d’éditeur à Paris en 1964 chez Jean-Jacques Pauvert où il publie la revue Bizarre et participa aux débuts du Magazine littéraire dont il était le chroniqueur de référence pour la littérature fantastique et policière.
Journaliste à L’Express, puis au Point, il entre comme conseiller littéraire auprès de Christian Bourgois, aux Éditions Julliard, notamment pour la collection « 10/18 » de 1971 à 1990, où il publie l’œuvre complète de Jack London. Il dirigea de 1982 à 2000 un bon nombre de volumes de la collection « Bouquins » chez Laffont notamment les œuvres d’Eugène Sue, Gustave Le Rouge, Maurice Leblanc, Lovecraft, Jack London, Léo Malet, etc. On lui doit au moins 500 préfaces d’œuvres et d’auteurs qu’il chérissait et qu’il contribua souvent à redécouvrir sous un jour nouveau : Simenon, Lewis Carroll, Casanova, Blaise Cendrars,...
Francis Lacassin publia de nombreux essais consacrés à la littérature populaire, au fantastique, à la bande dessinée ou au roman policier. On lui doit notamment un essai intitulé Pour un neuvième art : la bande dessinée (1971), un remarquable essai sur Tarzan : Tarzan ou le Chevalier crispé avec une préface de Burne Hogarth (1982), une magnifique Contre-histoire du cinéma (1972), deux volumes essentiels de la Mythologie du roman policier (1974), une indispensable Mythologie du fantastique (1991), etc. Son écriture était simple, passionnante, jamais prétentieuse et son érudition faisait de lui un modèle pour tous les chercheurs et commentateurs de la littérature populaire qui lui ont succédé.
Il a joué un rôle capital dans la reconnaissance de la bande dessinée dans notre pays, cherchant à l’établir en tant qu’art, le neuvième, dont il défendit l’appellation dans la revue Giff Wiff, co-fondant un Club d’amateur de bande dessinée en mai 1962 à la suite d’un article de Pierre Strinati dans le mensuel Fiction en 1961, qui devint ensuite un centre d’études sous le nom de CELEG (Centre d’études des littératures d’expression graphique) auquel Hergé, René Goscinny, Boileau et Narcejac, Federico Fellini, Paul Winkler, Pierre Lazareff, Alain Resnais, Éric Rohmer, Jean-Claude Forest ou Pierre Couperie prêtèrent leur caution. Sans son travail de légitimation, la bande dessinée francophone ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui.
Il venait de publier le premier volume de ses mémoires, Sur les chemins qui marchent aux Editions du Rocher.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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En médaillon, photo : DR.
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