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Run lance son label « 619 » chez Ankama

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 13 juin 2008                      Lien  
Run, le talentueux auteur de [Mutafukaz->4003], devient éditeur. Avec « 619 », il lance chez Ankama un nouveau label orienté « cultures urbaines, pop et moderne, sans contrainte de format ou de style de la part de l’auteur ».
Run lance son label « 619 » chez Ankama
Debaser de Raf
Ed. Ankama

Les auteurs-éditeurs au sein d’une structure éditoriale, c’est un truc vieux comme la BD : Hergé, Jijé, Goscinny, Greg,… et récemment Convard, Arleston, Davodeau, Sfar, Trondheim, Lapière… sont tous passés par la case éditeur. Chez Ankama, c’est un peu différent. C’est une structure où les auteurs sont au pouvoir, créée autour d’un créateur de jeux vidéo, Tot, co-créateur d’Ankama, un éditeur que nous avions été parmi les premiers à vous faire connaître et qui affiche, cette année, encore une insolente réussite en investissant 1000 m² de stand au prochain Japan Expo, la « Mecque » des mangas en France.

Fan de BD, Tot s’emploie à faire émerger une nouvelle génération de créateurs dégagée des standards de l’industrie classique, ou encore de ces labels alternatifs qui se font remarquer par leur propos radicaux. Il s’appuie sur cette nouvelle génération née dans les blogs et qui partage en commun l’envie du dessin et de s’entremêler avec toutes les tendances de la création mondiale. C’est pourquoi les albums d’Ankama, du « manga » français Dofus, aux albums de la « blogueuse » Maliki, des univers déjantés de Chaoasland à l’Art Book très tendance de Café Salé figurent à leur catalogue.

Run, l’auteur de Mutafukaz, un éditeur d’un genre nouveau
Photo : D. Pasamonik (L’AgenceBD)

Cette fois, c’est le fulgurant Run, un graphiste issu de la publicité, de l’illustration, de la mode et du toy design, qui prend le joystick éditorial. L’auteur de Mutafukaz avait séduit par son graphisme qui était, écrivions-nous, « une parfaite synthèse de ces tendances modernes. Un choc esthétique d’une qualité rare. » Cette collection publiera des BD influencée par les « cultures urbaines, pop et modernes ». « Les auteurs du label 619 s’expriment sur nos livres comme des graffeurs s’expriment sur les murs de la rue. » affirme Run. Pourquoi 619 ? « Car c’est l’indicatif de la Californie, de San Diego, la West Coast, berceau des cultures urbaines et street » nous dit-on du côté de chez Ankama. « C’est aussi le chiffre accolé au luchador Rey Mysterio » dont Run, amateur de catch mexicain est totalement fan. Un personnage si célèbre au Mexique qu’une BD lui est consacrée là-bas. La devise de la collection « 619 » ? Une devise latine, forcément : « Alter post fulmina terror » (L’autre terreur après la foudre).

Les premiers titres au programme ?

Freaks Squeele par Florent Maudoux
Ed. Ankama

- Freaks’Squeele T1 Etrange Université, par Florent Maudoux [1], décrivant une université, la « Faculté académique des héros », remplie d‘étudiants super-héroïques masqués, mais du genre moderne, hein, aussi conscient des médias qu’un président « bling-bling » !

- Debaser un manga-like noir et blanc par Raf [2] qui montre des héros en butte à Mundial, une major du disque qui inonde le pays de musique sirupeuse et sans saveur. Toute autre musique est interdite par le pouvoir. Mais Joshua le rebelle et Anna l’Intello vont combattre cette dictature à coups de riffs rocks et vengeurs !

Il ne fait aucun doute qu’Ankama avance ses pions dans le petit monde éditorial francophone et que son catalogue se signale par son originalité, son ouverture vers les autres médias et les autres cultures, en un mot, par sa modernité.

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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4 Messages :
  • Il y connait quelque chose Run ?
    13 juin 2008 19:35, par Didier

    Rey Mysterio est américain (né à San Diego). S’il a bien fait du catch en amateur au Mexique, il a fait sa carrière pro aux USA. Son père était une star au Mexique mais le numéro 619 se réfère au fils... Ça me semble très confus tout ça ! ;)

    Il y a effectivement une bande dessinée publiée par une fédération de catch mais je n’ai jamais entendu qu’il y avait quelque chose de spécialement dédié. Mais je peux me tromper bien sûr. J’espère en fait parce que j’aimerais lire ça. Est-ce que vous avez le titre Mr. Pasamonik ? Merci.

    Bref, sans critiquer ce qu’il publie (je n’ai encore rien lu) je pense que ce serait bien qu’on arrête de constamment sortir des mots ou des cultures dont on ne connait visiblement pas grand chose. Le langage "djeun" utilisé en permanence devient particulièrement exaspérant.

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 14 juin 2008 à  00:05 :

      Il y a effectivement une bande dessinée publiée par une fédération de catch mais je n’ai jamais entendu qu’il y avait quelque chose de spécialement dédié.

      Je suis allé deux fois au Mexique et cette BD, je l’ai achetée. Dès que je remets la main dessus (ça peut mettre du temps), je vous poste un scan.

      Pour ce qui concerne le catch, je ne suis pas compétent. Je laisse à nos lecteurs le soin de commenter.

      Cela dit, même si la référence est (peut-être) imprécise, ce que fait Run est vraiment bien.

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    • Répondu par MIG le 15 juin 2008 à  20:44 :

      euh, c’est une chose d’accuser mais il faudrait vérifier les sources quand même. J’ai voulu
      vérifier, car j’aime beaucoup le travail de RUN (si vous n’avez pas lu MUTAFUKAZ, ruez vous dessus !!).
      voilà un lien, bon, en espagnol certes mais il faut pas grand chose pour comprendre.voilà le lien :
      http://es.wikipedia.org/wiki/%C3%93scar_Guti%C3%A9rrez
      on y apprend que le luchador REY MYSTERIO s’appelle en réalité Óscar Gutiérrez Rubio[2] (11 de diciembre de 1974 -) à moins que cela ne soit le fils, mais si c’est le père, vu qu’il est né en 1974, je ne sais pas quel age à son fils mais il doit être vachement jeune !!!
      il est d’ailleurs précisé qu’il porte le numéro 619.

      Il y a d’ailleurs une musique écoutable gratuitement en ligne à cette adresse à sa gloire :
      http://www.wat.tv/audio/rey-mysterio-booyaka-619-l11r_im8h_.html

      Alors, casser pour casser ça me gonfle à la fin. Sur le tome 1 de mutafukaz, on voit que cette bd s’est construite lors d’un voyage de run à L.A et d’autres villes. Donc il a du prendre l’info directement là bas.
      Arrêtez de croire que les jeunes dessinateurs sont des nazes sans références, la bédé à papy ça va 5 minutes...

      Voir en ligne : http://mr-mig.over-blog.com/

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      • Répondu par ICWA le 16 juin 2008 à  14:04 :

        Le catch est pratiquement une religion au Mexique. Il pénètre toutes les couches de la société et est omniprésent.
        Comme toutes les stars de la lucha libre, Rey Mysterio est l’objet d’un véritable culte. Masques, tee-shirts, BD, les produits qui reprennent son personnage sont innombrables.
        Il a commencé le catch à la AAA (promotion mexicaine) à 14 ans en professionnel, influencé par son oncle, Rey Mysterio Sr. Il a commencé sous le nom de Colibri avant de reprendre le nom de son oncle pour lui rendre hommage.

        Le 619 vient en effet du quartier qu’il habite à San Diego, et se réfère à son trademark (mouvement qu’il a inventé et popularisé).

        Petite précision, l’imagerie de la lucha libre ressort extrêmement bien en BD ce qui explique les liens très proches entre lucha libre et BD (et donc mangas). A ce propos, je vous donne rendez-vous lors de Japan Expo pour les shows de catch et les initiations.
        ICWA ( www.icwacatch.com)

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