La tension impulsée par la présence des invités israéliens au Salon a des répercutions positives finalement. Certes, l’entrée est bien plus laborieuse que les autres années (il faut passer par un détecteur de métaux et les sacs sont fouillés à l’entrée, on se croirait dans une grande surface de Tel Aviv !) et la RATP ajoute la panique à son incapacité à gérer les affluences pourtant prévisibles à la Porte de Versailles. Mais une fois entré dans l’enceinte, la magie du Salon opère et diffuse l’énergie.
On croise les Glucksmann père & fils venus donner des leçons d’histoire soixante-huitarde à Sarkozy, une attachée de presse qui vous tombe sur le râble pour vous donner mauvaise conscience (avec raison) parce que vous n’avez pas encore chroniqué son dernier poulain, Albert Algoud conversant avec Fabien Tillon dans l’espace Manga, Bocquet et Catel qui viennent de publier chez Casterman leur dernier titre-chorale Quatuor, et même Sergio Salma, le ludion du forum d’ActuaBD.com, venu de Sinn, près de Siegen (Allemagne), pour la circonstance.
Ce qui frappe, c’est d’abord la vitalité tapageuse de l’espace Manga –avec sa mini-scène des cosplays entourée de ses stands qui donnent à cette section du Salon des airs de Japan-Expo.
C’est ensuite la belle visibilité des petits labels indépendants présents grâce au soutien de la Caisse d’Épargne. On y voit notamment Ego Comme X, Warum, Paquet, Çà & là, Cornélius, et même le label Afro-bulles. Les éditions Nocturne accueillent aussi bien le théoricien de l’« avant-garde soft » Igort que Jacques Ferrandez auteur chez cet éditeur d’un charmant opus sur Miles Davis. L’espace Escale BD où le directeur du magazine dBD Frédéric Bosser reçoit le biographe d’Hergé Philippe Goddin. Bosser peut être content, le dernier numéro de dBD vient d’être tiré à 100.000 exemplaires et donné gratuitement sur le Salon. Sacrée pub.
Le Salon continue encore aujourd’hui et dans les prochains jours. Les amateurs de BD ne devraient pas y perdre leur temps, comme en témoigne le programme. Du bon boulot.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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