Nous vous avons déjà dit ici tout le bien que nous pensions de cette nouvelle formule apparue il y a deux mois dans les kiosques. Proposer un magazine de qualité, exigeant, associant nouvelle BD et angles rédactionnels spécifiques sans concession, telles étaient quelques-unes des marques de fabrique revendiquées par la nouvelle équipe de Bang !. Autant de qualités qui n’ont hélas pas suffi pour amener le lectorat BD à suivre l’aventure proposée par Eric Borg.
Le numéro d’octobre posait la question : y a-t-il un avenir pour la BD ? On serait tenter de prolonger celle-ci aux revues, dont la survie reste très précaire dans le paysage éditorial du moment. Les mésaventures du magazine né sous les auspices de Casterman et Beaux Arts pendant l’hiver 2003 n’invitent guère à l’optimisme. Pourtant, son rédacteur en chef ne dépose pas les armes aussi facilement, puisqu’il nous invite dans un dernier éditorial à lui manifester son soutien par courriel (abobang@gmail.com) pour tenter (peut-être) de rebondir encore une nouvelle fois. Eric Borg compte sur 3000 "promesses" (un système éprouvé par le Téléthon) d’abonnement pour redémarrer. "Vous serez averti de cette reprise en mars 2007, écrit Eric Borg, si elle a lieu".
On ne peut que regretter de voir partir si vite une revue qui tentait de faire le lien entre les racines de la BD (ce dernier numéro fait une large place à Tintin en exposition à Beaubourg) et des jeunes talents à la démarche sans complaisance, parfois déroutante. Trop d’audace, trop de concurrence en presse ou sur internet, règne sans partage de "l’album", offensive des mangas...? Les raisons de l’échec de cette nouvelle tentative sont sans doute multiples, d’autant que les lois du marché et de la rentabilité immédiate n’ont vraisemblablement pas permis au nouveau venu de trouver son public dans un univers éditorial déjà fort saturé.
(par Patrice Gentilhomme)
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