Loin de gâcher vos vacances, la revue de Frédéric Bosser entend profiter du calme éditorial de la période de juillet-août pour vous dévoiler tous les secrets de la rentrée. On trouvera donc dans ses dernières pages la justification de ce titre provocateur : un éventail assez large des albums à paraître. Derrière la volonté de doubler ses concurrents se cache une faiblesse : si l’intention de dresser une liste de « tout ce qu’il ne faudra pas manquer » est intéressante, on regrettera que dans certains cas, les révélations se limitent aux visuels de couverture , ou une simple vignette de l’album annoncé.
Heureusement la période des vacances est aussi propice aux bilans. Saluons donc cette idée de revenir sur quelques productions négligées ou un peu passées inaperçues, sans doute victimes de la surproduction éditoriale de ces derniers mois. C’est notamment l’occasion de revenir sur quatre albums : le Complexe du chimpanzé (Dargaud), District 77 (Lombard), le Marteau des sorcières (Glénat) et le Peuple des endormis (Dupuis) qui, à coup sûr, méritent d’être (re) découverts en attendant l’effervescence de la rentrée Ces rappels servent de prétexte à des entretiens denses et agréablement servis par une mise en page de qualité.
Deux autres sujets méritent votre attention dans ce numéro. Jean-Pierre Fuéri, transfuge de BoDoï, y propose un aperçu de la production Comics actuelle (sujet peu abordé par le magazine) à travers une sélection plutôt convaincante.
Un peu plus loin, on appréciera également une enquête en forme de bilan sur l’aventure des éditions de l’Association, sujet sensible pour un éditeur à la croisée des chemins. La digestion du succès de Persépolis, des querelles intestines et la difficile gestion de certaines individualités ne vont pas sans poser quelques problèmes au sein d’une maison d’édition à l’avenir incertain. Un dossier passionnant prolongé par deux articles consacrés à des auteurs « maison » : l’un à propos du film de Marjane Satrapi (vous ne saviez pas ?) et une interview (une de plus ?) de l’incontournable Sfar.
La transposition des BD à l’écran s’est souvent heurtée à la difficulté de restituer une voix la plus fidèle possible à celle que chaque lecteur se fabrique à la lecture des aventures de son héros préféré [1]. Le magazine a rencontré Roger Carel, acteur de cinéma et de télévision qui a su s’imposer comme « la » voix d’Astérix. Une rencontre agréable et rafraîchissante avec un monsieur de 80 ans (comme Uderzo !) qui n’a rien perdu de sa verve.
Une belle leçon d’enthousiasme en attendant la rentrée !
(par Patrice Gentilhomme)
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DBD n° 15 , en vente en juillet et août, 8,50 €
[1] On se souvient de la célèbre anecdote du jeune lecteur annonçant à Hergé qu’il ne reconnaissait pas la voix son héros dans l’adaptation en dessin animé.