Le duo Thirault (au scénario) et Gneadig (au dessin) arrive cependant, sous des atours sobres au gris velouté, à mettre en place un petit théâtre de personnalités qui s’entendent comme larrons en foire lorsqu’il s’agit de préserver son pré carré et de transférer son travail sous la responsabilité de son voisin de bureau. De la secrétaire de direction - dragon, au chef d’entreprise lâche dans les affrontements, mais roué dans les décisions, en passant par les secrétaires avides de ragots, le portrait est chargé et cruel et les dialogues font mouche.
Le tandem scénariste-dessinateur fonctionne bien d’ailleurs : Gnaedig nous piège par sa sobriété dans les effets et sa ligne claire toute simple. Le propos n’en est que plus puissant et le transfert du lecteur au héros encore plus facile. Il permet le coup de théâtre final qui se conclut, précisément à cause de son caractère feutré, par un propos moderne d’une sourde violence.
(par Didier Pasamonik - L’Agence BD)
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