Le départ de Dimitri Kennes de l’entreprise carolorégienne a été l’élément déclencheur. Jusqu’ici, les départs du groupe (Laurent Duvault passé chez Soleil en 2004, Sébastien Gnaedig passé chez Futuropolis en 2005...) n’avaient pas fait trop de vagues, bien qu’ils laissaient transparaître le traumatisme causé par le rachat de Dupuis par le groupe Média-Participations. Le départ du jeune manager, très aimé de ses équipes, avait cependant surpris car il affichait, après vingt mois de direction à la suite de la démission en juillet 2004 de l’ancien administrateur de la maison, Jean Deneumostier, un bilan plutôt positif : 75 millions d’euros de chiffre d’affaires et environ 5 millions d’euros de bénéfices pour 2005, avec un catalogue fortement renouvelé, centré sur la relance tous azimuts du personnage de Spirou. Dès lors, l’incompréhension était totale.
Las, il semble que la greffon Dupuis sur l’arbre de Média-Participations ne prendrait pas. La RTBF (radio belge) annonçait ce matin dans son journal que les responsables du management de la société, « déçus par la perte de l’autonomie dans la gestion et la stratégie économique de l’entreprise » auraient fait une proposition de rachat de ses actifs pour 102 millions d’euros, soit exactement le prix payé par Média-Participations il y a vingt mois. Un prix qui aurait pu à l’époque avoir été surévalué en raison de l’intérêt que portait Flammarion sur ce dossier, en concurrence avec Média-Participations dans le rachat de l’éditeur carolorégien. La holding franco-belge qui contrôle déjà Dargaud, Le Lombard, Kana, Fleurus, Mango et une pléiade de petites maisons d’édition, aurait, toujours selon la RTBF, refusé cette offre, mais les discussions seraient toujours en cours.
Le personnel (environ 160 personnes) est en ce moment dans la plus profonde des interrogations et une rumeur persistante annoncerait le départ de l’éditeur Claude Gendrot si la situation devait rester en l’état. Nous attendons une annonce officielle de part et d’autre pour en savoir plus. Nous ne manquerons pas de vous informer des nouveaux développements.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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