L’exposition qui sera visible à la Place du Champ de Mars à Angoulême, a été conçue en étroite collaboration avec Midam et son épouse, Araceli Cancino. « Pour me permettre de me consacrer à mes créations, nous dit le créateur de Kid Paddle, j’ai décidé d’engager mon épouse pour gérer les produits dérivés de ma série. Dupuis fait preuve de beaucoup de professionnalisme dans certains secteurs, dont celui de l’édition. Mais nous ne partageons pas toujours le même point de vue sur d’autres points, comme par exemple les licences ».
A la fin du mois de juin, Araceli a été approchée par le Festival de la Bande Dessinée d’Angoulême pour réaliser un événement autour de Midam. « Il était exclu de donner notre accord pour une exposition classique, où on n’aurait vu que des planches accrochées au mur, raconte Araceli Cancino. Il fallait qu’elle soit plutôt celle que Kid Paddle aurait aimé voir ! ». Une première réunion a eu lieu avec l’éditeur de la série chez Dupuis, Benoît Fripiat, pour jeter les bases de la scénographie. « Certaines animations nous tenaient à cœur, mais elles étaient difficilement réalisables sans un appui financier et logistique conséquent, concède Midam. Nous les avons maintenues dans le projet que nous avons présenté au FIBD. Et, à notre grand étonnement, ils les ont acceptées ! »
L’exposition qui s’étalera sur près de 500m² sera divisée en trois parties :
Une première, qui intéressera les amateurs de dessins originaux. Une quarantaine de planches originales seront présentées, accompagnées d’un texte relatant une anecdote vécue par l’auteur lors de leur réalisation. Les enfants, quant à eux, trouveront sûrement beaucoup de plaisir à reconstituer un cadavre exquis géant rempli de blorks qui se situera dans cette salle ! Les adultes, eux, pourront visionner le dessin animé de Kid Paddle qui passera en boucle sur les télévisions.
Dans la deuxième partie, plus interactive, les visiteurs entreront véritablement dans la tête de Kid Paddle. Un gardien emmènera un groupe de personne dans une prison de blorks. « Ils pourront voir de vrais blorks, se réjouit Araceli Cancino. Certains dormiront. D’autres interagiront avec le public. Et je ne parle même pas du laboratoire où officiera un savant fou ! ». Midam nous prévient : « Ame sensible, s’abstenir. Le public sera mis à rude épreuve, même si l’aspect gore de l’exposition est, tout comme dans mes bandes dessinées, digérable pour les enfants ». Cinq comédiens ont été engagés pour animer l’exposition et surtout pour la rendre interactive. « Je les ai sélectionnés parmi les membre l’association d’improvisation de Woluwé-Saint-Pierre (AWSPI), nous confie Araceli Cancino. Nous souhaitions engager des personnes qui avaient un esprit créatif et beaucoup de répondant pour pouvoir interagir avec le public en toute circonstance ».
Enfin, la troisième partie accueillera une boutique consacrée à l’œuvre de Midam. On pourra y trouver notamment les albums de Kid Paddle et de Game Over. Midam viendra y dédicacer ses livres tous les jours pendant deux heures.
La création de cette exposition a permis à l’auteur de Kid Paddle de réfléchir à son propre univers. « Nous désirions que les blorks soient les plus réalistes possible, nous dit-il. Les personnes qui les ont fabriqués me posaient de nombreuses questions auxquelles je ne savais pas répondre. On me demandait de définir la peau d’un blork, par exemple... Je n’y avais jamais pensé car mon trait est humoristique et non réaliste. Heureusement les blorks et les décors ont été façonnés à Céroux-Mousty, à une quarantaine de kilomètres de chez nous. Nous avons donc pu suivre leur création de près. »
L’exposition, qui est en partie financée par Dupuis, pourra devenir itinérante en intégralité ou en partie. En attendant d’éventuellement de la découvrir dans la capitale, les Parisiens pourront se rabattre sur une vitrine qui décore le métro Madeleine. Celle-ci reflète l’exposition d’Angoulême et l’univers de Kid Paddle. Midam, lui, est heureux d’être autant impliqué dans cet événement : « Nous sommes convaincus qu’il est parfois plus important de se consacrer énergiquement à ce type d’initiative, que de produire des planches les unes après les autres. Dans cette exposition, nous avons pu faire sortir Kid Paddle de son univers de papier. C’est réjouissant ! ».
(par Nicolas Anspach)
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Les images ont été prises dans l’atelier de fabrication. Elles sont © Midam Productions
Photo de Midam & Araceli Cancino : (c) Nicolas Anspach & Midam Productions.
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