Difficile de ne pas voir une tonitruante cruauté dans Les Nombrils, quand on est plus proche de l’âge des parents que de celui des ados.
Tout de même, déjà quatre tomes que la gentille-mais-pas-bête Karine subit la loi du string apparent instaurée par le duo Jenny-Vicky, aussi superficielles que soucieuses d’être irrésistibles, le tout avec un QI proche de la température de la neige fondante. Corps élastiques et ciselés, mines au bord de l’explosion, en couleurs pimpantes, le dessin de Delaf suit toujours comme son ombre les gags de Dubuc, toujours aussi inspirée, la plume entre les dents.
Mais dans ce volume fort bien ficelé, on braque les projecteurs sur les côtés. Comme avec la mise en avant de la voyageuse humanitaire Mélanie, qui se hisse en haut de l’affiche. Et elle réussit le coup parfait : à la fois altruiste, réfléchie, et ravissante évidemment. Mais cela ne va pas durer. Et les apparitions du frustré acnéique, fou d’amour pour le duo vedette et résigné à sa compagne peu exigeante, toujours plus drôles.
Enfin, mention spéciale au chanteur albinos qui sait si bien dévoiler les personnalités de ses spectateurs fugaces. Suivez la guitare, ses mélopées vont changer la vie de notre Karine...
(par David TAUGIS)
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