Menés par l’avocate Nathalie et sa bande – sa collègue Karolyne, le mage Gilles Findel, le troll Jean-Louis et l’elfe Alcalïn – les Saint-Rockois seront appelés à mener un combat épique contre la spéculation immobilière et l’embourgeoisement sauvage. Leur objectif : soutirer une majorité d’actions au C.A. de l’Apocalypse afin de prendre le contrôle de Saumon immobilier et de sauver ainsi leur quartier.
Librement inspiré de l’univers de Tolkien et multipliant les références à la culture geek – notamment à Star Wars –, le Seigneur de Saint-Rock est le plus récent opus à paraître aux éditions Front Froid, consacrées à la bande dessinée québécoise de genre. Pour la dessinatrice ValMO (Valérie Morency), issue du milieu du jeu vidéo, il s’agit également d’un premier album professionnel : « Pour moi, c’était carrément un apprentissage. Je faisais déjà un peu de BD anecdotique, mais le fait d’avoir fait un album au complet, avec un scénario que je trouvais super intéressant, j’ai trouvé cela très formateur. Au dessin, ça m’a beaucoup aidé à progresser car j’ai dû m’y mettre sérieusement, travailler beaucoup. Francis a été très généreux et me faisait parfois participer un peu à l’écriture, brainstormer ou proposer des idées. Ça a été une très belle école. »
Francis Desharnais, de son côté, s’est établi, au cours des dix dernières années, comme l’un des auteurs BD les plus polyvalents au Québec. Celui qui s’était fait connaître avec le lancement de Burquette, en 2008, multiplie depuis ce temps les albums solo (La guerre des arts, album en préparation sur la colonisation de l’Abitibi dans les années 1940), les collaborations au scénario (Motel Galactic) ou au dessin (Chroniques d’une fille indigne, Salomé et les hommes en noir, Les premiers aviateurs), sans compter l’adaptation animée de Burquette à l’ONF.
Rencontré dans le cadre lancement du Seigneur de Saint-Rock, celui-ci revient sur sa collaboration avec ValMO : « Au départ, Valérie voulait se mettre sérieusement à la bande dessinée et se cherchait un scénariste. On a commencé à travailler sur six pages. J’ai soumis une idée qui se tenait en six pages, et elle les a faites. On aimait cela, et, de fil en aiguille, on s’est dit que ce serait le fun de développer l’univers. J’aime beaucoup collaborer et être scénariste. C’est très satisfaisant car j’aime avoir de la surprise dans mon travail. Quand je fais tout moi-même, je sais ce qui s’en vient. Je refais deux ou trois fois le même livre, car le dessine, je l’encre, je le corrige, etc., tandis que là, j’écris ce que j’ai en tête, mais je ne sais pas comment Valérie va le transformer. »
À en juger le résultat – difficile de résister à un album aussi jouissif –, on peut en conclure que le Seigneur de Saint-Rock est avant tout l’histoire d’une heureuse rencontre professionnelle, et surtout, une déclaration d’amour au Seigneur des anneaux, à la culture des jeux de rôle et au quartier Saint-Roch.
(par Marianne St-Jacques)
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Il est possible de commander Le Seigneur de Saint-Rock sur le site web des éditions Front Froid.