On sait qu’Albert Uderzo a vendu sa participation dans les éditions Albert-René conjointement à Anne Goscinny. Le groupe d’Arnaud Lagardère contrôle désormais la destinée du petit Gaulois.
Interrogé dans Le Figaro par notre confrère Olivier Delcroix, Uderzo explique en partie la mésentente avec sa fille : « Avec son mari [1], je l’ai quand même entendue me dire que je « dilapidais leur patrimoine » . À un moment donné, il a même été question de me mettre sous curatelle. J’ai répondu que pour l’instant j’étais toujours là et qu’ils aient au moins la pudeur d’attendre mon décès… J’arrive à un âge sérieux, 82 ans. Mon avenir se réduit. »
Il annonce qu’une audience attend son gendre, Bernard Boyer de Choisy qu’il surnomme « Iznogoud », devant le Tribunal de commerce de Nanterre le 5 février prochain : « Nous avons lancé une action en justice à [son] encontre... Nous allons enfin pouvoir mettre les choses au point. » Il lui reproche notamment d’avoir vendu la couverture de La Rose et le glaive qu’il avait offerte au mariage de sa fille et d’avoir détourné une planche d’Oumpah Pah prêtée à la Fondation Raymond Leblanc, annonçant des faits plus graves qu’il a décidé de soumettre à la justice. Il lui reproche aussi le barnum fait en Belgique pour dévoiler la couverture d’Astérix, « Le Ciel lui tombe sur la tête. » Il en aurait conçu « la honte de sa vie. »
Quant à son changement de position sur une suite éventuelle aux aventures d’Astérix, il précise « J’ai d’abord pensé que le personnage mourrait avec moi. C’était un peu idiot, je m’en rends compte. J’ai vu ce que faisait Achdé de Lucky Luke après le décès de Morris. J’ai tenu à le féliciter pour ça. Même chose pour la reprise de Blake et Mortimer. Astérix est plus fort que moi. Il me survivra. »
Bernard Boyer de Choisy, directement mis en cause, réplique dans le même numéro. Concernant la vente de l’original d’Astérix, il assume. Uderzo venait de l’écarter de la gestion d’Albert René. Il était colère, il a vendu la couverture par dépit. Concernant la campagne de presse en Belgique, il ne peut que constater son succès, découvrant cette nouvelle version des faits de la part d’un Albert Uderzo qui aurait vécu, selon lui, « quatre jours de liesse. » Il accuse l’avocat d’Uderzo, Me Yves Sicard, son « ennemi personnel », de manipuler le dessinateur dans l’ombre.
Quant à Uderzo, il pense se rapprocher de la Bibliothèque Nationale pour lui léguer l’ensemble de ses planches originales : « Je ne veux pas qu’après ma mort tous mes dessins soient disséminés ou vendus à des collectionneurs ! » déclare-t-il à Olivier Delcroix.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Lire aussi :
« Bruxelles : La folie Astérix » (23 septembre 2005)
« Albert Uderzo vend Astérix à Hachette » (13 décembre 2008)
« La Bataille d’Astérix » (20 décembre 2008)
« Astérix poursuivra ses aventures sans Uderzo » (10 janvier 2009)
La bataille d’Astérix : Une réponse d’Albert Uderzo » (14 janvier 2009).
[1] Bernard Boyer de Choisy. NDLR
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