Georges a bien du mal à payer son loyer : ses chansons ne se vendent pas, les concerts se font rares... Heureusement, une petite lapine à l’air innocent vient prendre des cours d’improvisation et le paiement se fera en....carottes ! De quoi tenir le coup en attendant de trouver des musiciens pour une rent party. Une fête au nom très clair : son but est de rapporter de l’argent pour calmer le proprio !
L’immeuble de Georges, dans une sorte de New York réinterprété, est plein de gens modestes, souvent mélomanes, au solide bon sens, à commencer par celui de l’amitié.
Deux grandes questions pour le pianiste batracien : faut-il accepter de modifier ses chansons jazz pour parvenir à les monnayer ? Et surtout, doit-il définitivement renoncer à Cora, dont la famille a déménagé sans laisser de traces ? Justement, Georges apprend qu’un camion vient prendre leurs dernières affaires : l’occasion d’une dernière tentative ?
La façon qu’a Phicil de mêler considérations musicales et aspects romantiques et sociaux possède toujours autant de charme. On pourra toujours lui reprocher d’attendre 30 pages pour tirer à nouveau le fil de l’amour impossible, mais ses saynètes de pédagogie musicale suffisent à maintenir un intérêt constant.
Dans ce second couplet, comme ils le titrent joliment, les auteurs se font plaisir en prodiguant de véritables cours de musique : histoire du blues, philosophie de l’improvisation, notion de rythme et d’accentuation.... Les musiciens, quel que soit leur âge, se délecteront de ces passages très justes.
Le ton gentil et un peu naïf donne à la série une véritable ouverture vers tous les publics, de même que le graphisme arrondi à la palette de couleurs limitées. Mais ici, les allusions assez fines au racisme tenace et au monde du business musical parleront surtout aux moins jeunes.
Phicil et Drac convainquent de plus belle dans ce deuxième opus, forts d’une originalité rafraichissante et de leur amour proclamé des mélodies mélancoliques.
(par David TAUGIS)
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