Ce tout-nouveau magazine qui comptera en tout sept numéros, nous propose le premier maxi-crossover du relaunch New 52 de l’univers DC Comics : Forever Evil [1].
Cet évènement fait directement suite à Trinity War, le crossover impliquant les trois Justice Leagues (Justice League, Justice League Dark et Justice League of America).
Dans cette dernière aventure les trois équipes étaient en quête d’un mystérieux artefact, la Boîte de Pandore. Il s’avéra qu’ils furent manipulés : l’objet en question servait à ouvrir un portail vers un autre monde et assurer un plan d’invasion, orchestré dans l’ombre par un groupe de super-vilains : le Syndicat du Crime !
Forever Evil a la particularité de se dérouler juste après une ellipse. En effet les trois Justice Leagues ont disparu et les membres du Syndicat du Crime annoncent au monde entier qu’ils les ont vaincues. Personne ne sait ce qui s’est réellement passé et le Syndicat en profite pour prendre l’initiative, ouvrant les différentes prisons de super-vilains et proposant à ces derniers de les rejoindre. C’est donc un monde aux mains d’une pègre mondialisée que nous invite à suivre ce maxi-récit.
Ce premier numéro contient cinq épisodes : le premier de Forever Evil, plus quatre épisodes de Villains Month.
Les Villains Month sont un ensemble cinquante-deux one-shots publiés dans le cadre de Forever Evil et consacré chacun à un super-vilain particulier. Dans ce numéro nous retrouvons les Lascars et Grodd, ennemis de toujours de Flash, et L’Épouvantail et Bane, fameux criminels de Gotham City. Ces quatre « petites » histoires servent d’introduction aux mini-séries Forever Evil : Rogues Rebellion et Forever Evil : Arkham War qui seront publiées dans le magazine [2].
En dépit de son statut de maxi-crossover, l’histoire ne s’avère pas pour le moment particulièrement difficile à appréhender, même pour un lecteur néophyte. En effet, il s’agit de suivre le parcours d’un certain nombre de super-vilains dans un monde livré à leurs désirs, et de découvrir les choix qu’ils y feront. Cela peut même se révéler une bonne entrée en matière –et originale- pour découvrir l’univers DC Comics à travers le point de vue des super-vilains.
Ce début d’événement installe avec efficacité une ambiance de fin du monde et de chaos, relayée entre autre par un Lex Luthor souhaitant le retour de Superman ! Cependant, l’ensemble constitue un récit de « mise en place ». Ainsi l’épisode de Forever Evil repose uniquement sur l’ouverture des prisons et un discours du Syndicat du Crime.
L’exercice s’avère néanmoins fructueux et produit son effet, comme lorsque Ultraman déplace la Lune pour plonger les États-Unis dans des ténèbres perpétuelles...
Concernant les deux récits sur l’univers de Flash : si l’épisode sur Grodd, conquérant les cités-joyaux, joue bien son rôle, c’est celui sur les Lascars qui emporte le morceau et apparaît comme la pépite du magazine.
Cette bande de voleurs a souvent bénéficié d’un traitement singulier au sein de l’univers DC Comics, à la fois par son code de conduite et par un aspect bande de potes très prononcé.
Ainsi au cours de cet épisode, plusieurs fois on nous rappelle que les Lascars ne tuent pas et qu’ils n’abandonnent jamais les leurs. Leur côté bras-cassés mais également leur amitié indéfectible, en dépit de leurs problèmes internes, les rendent indéniablement attachants –surtout qu’une tragédie frappe l’équipe- et nous n’avons qu’une hâte : découvrir ce qu’il leur arrivera !
Les deux épisodes sur l’univers de Batman apparaissent de leur côté plus anecdotiques. L’Épouvantail effectue un tour de Gotham City, et de ses principaux vilains, pour les prévenir de la venue de Bane qui a l’intention de leur reprendre la ville - mais aussi pour déterminer les potentiels traîtres.
Quant au récit sur Bane, il se contente de nous le montre en train de faire violence à ses hommes, en attendant son « débarquement ». Un épisode simpliste qui ne rend pas justice à celui qui brisa l’homme chauve-souris. Nous espérons qu’il s’agit seulement d’un manque d’inspiration ponctuel, lié à la nécessité de « garder des cartouches » pour la guerre de Gotham City.
Hormis ce bémol, ce numéro constitue une bonne entrée en matière, grâce notamment à une ambiance de fin du monde fort réussie et aux premiers morceaux de bravoure des Lascars.
Un premier numéro riche en promesses faites au lecteur, lesquelles ne demandent qu’à être concrétisées.
(par Guillaume Boutet)
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Forever Evil n°1. Urban Comics, collection "DC Presse". Sortie le 13 juin 2014. 128 pages. 5,60 euros.
Magazine en vente en kiosque.
Possibilité de commander le magazine chez Amazon ou à la FNAC
Concernant le Syndicat du Crime :
Lire la chronique de Justice League : L’Autre Terre
[1] La liste des histoires de l’évènement sont :
– Forever Evil : mini-série de sept épisodes,
– Forever Evil : A.R.G.U.S : mini-série de six épisodes,
– Forever Evil : Arkham War : mini-série de six épisodes,
– Forever Evil : Rogues Rebellion : mini-série de six épisodes,
– Villains Month : cinquante-deux one-shots,
– Forever Evil : Blight : un récit en dix-huit parties constitué de Constantine #9-12, Justice League Dark #24-29, Trinity of Sin : Pandora #6-9 et Trinity of Sin : The Phantom Stranger #14-17.
Auxquelles il faut ajouter les épisodes des séries régulières suivantes :
– Justice League #24-29,
– Justice League of America #8-13,
– Suicide Squad #24-29.
[2] Une troisième mini-série sera publiée dans le magazine : Forever Evil : A.R.G.U.S.
Les autres titres kiosques DC Comics sont impactés par Forever Evil de la façon suivante :
– Superman Saga, Batman Saga et Green Lantern Saga proposeront des Villains Month,
– Justice League Saga proposera des Villains Month, ainsi que les épisodes de Justice League, Justice League of America et Suicide Squad liés à Forever Evil,
– DC Saga proposera le récit Forever Evil : Blight.