"Habemus Patronam !" pourraient s’exclamer les amateurs d’Umour et de Bandessinée. Depuis janvier, en effet, Fluide Glacial a retrouvé de nouveaux patrons. Dans cette direction bicéphale, pas vraiment des inconnus pour les connaisseurs du mensuel fondé en 1975 par Gotlib, Alexis et Jacques Diament : il s’agit, côté Fluide, de Yan
Lindingre et, côté albums, de Vincent Solé, le propre fils du dessinateur de Superdupont, qui conduira une collection qui, entre Les Bidochon et Pascal Brutal, est le portrait contemporain le plus fidèle du Français moyen.
Lindingre, c’est l’impertinence du ton et la pertinence du propos. Dessinateur de presse, il publie successivement dans L’Écho des Savanes, Fluide Glacial, Spirou et Siné Hebdo. Il entre chez Fluide en 2003, mais c’est sous la direction de Thierry Tinlot qu’il accède au rang de vedette avec sa série Titine puis avec les beuveries de Chez Francisque dessinées par Manu Larcenet. On lui doit aussi Zumbies (avec Ju CDM). Il était aussi coauteur avec Denis Robert et le dessinateur Laurent Astier de L’Affaire des affaires sur l’affaire Clearstream. Nommé dans le comité de rédaction de Fluide en avril 2012 pendant l’intermède de Christophe Goffette, il en a pris la rédaction en chef à partir du 1er janvier 2013.
Vincent Solé est tombé dedans quand il était petit. Fils du dessinateur Jean Solé, il est aux manettes du "site ouèbe" de Fluide depuis 1995, auquel s’ajoute bientôt le blog @Fluidz.
L’un et l’autre connaissent donc bien Fluide et le caractère particulier de ce journal. Le fait que ce soient des auteurs pour ainsi dire venus du sérail qui en prennent les commandes sera sans doute bien reçu par l’équipe connue pour son caractère rugueux. Fluide se vend aux alentours de 60 000 exemplaires par mois et son fond de catalogue est constitué de près de 400 titres, parmi lesquels des best-sellers comme Les Bidochon de Binet ou Pascal Brutal de Riad Sattouf.
Sauront-ils s’adapter aux normes commerciales et managériales qui leur sont imposées ? On le suppose, ils sont chapeautés par un gestionnaire de choc : Thierry Capot, 39 ans, diplômé d’HEC qui a fait tout son parcours dans le contrôle de gestion du groupe Flammarion et qui devient président-directeur de la publication.
Ces mouvements constituent en tout cas la première restructuration significative d’une division de Flammarion-Casterman depuis le rachat de cette entité par le groupe Gallimard.
(par Didier Pasamonik - L’Agence BD)
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En médaillon : Yan Lindingre - Photo de D. Pasamonik (L’Agence BD)
Ilustrations (c) Fluide Glacial
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