Fenice vient d’ailleurs. Sa mèche rebelle lui donne un air pas commode, et cache constamment cet oeil droit que personne n’a jamais vu. Le gauche, par contre, est souligné d’un tatouage d’un phénix, conférant à son propriétaire prescience et immortalité.
Véritable électron libre, Fenice semble bien familier des créatures venues du monde des Enfers, et entretien avec eux des rapports troubles, entre provocation et cohabitation froide.
Fidèle à ses principes de justice, il erre dans une ville de Rome dans un temps alternatif et sous un ciel anormalement rouge. Aussi, lorsque le jeune Smoljanovic est en difficulté, l’instinct de Fenice le pousse sur la route de ce dernier, cet "enfant de l’aube rouge" au destin singulier.
Nous vous avions déjà parlé de la personnalité des deux auteurs. Les textes perchés de Iah-Hel, parfois énigmatiques, parfois plus terre à terre lorsqu’il s’agit de se frotter aux scènes d’affrontements ou de joutes verbales, contribuent pour beaucoup à l’esprit hermétique de cette série se référant en toile de fond à l’Enfer de Dante.
L’univers visuel orchestré par Virginio Vona laisse la part belle aux expérimentations sur les matières, au crayonné apparent, le tout rehaussé de taches de peinture blanche, interdisant finalement aux zones vides de souiller ces compositions surchargées et généreuses.
Ajoutons enfin qu’en dehors du tome 0 (L’Aube rouge, paru aux éditions 3TPF), et de ce tome -1, les deux auteurs ont également signé un hors série au format manga : Ciro, l’Onde de choc, suivant de près un tueur à gages antipathique et dans lequel le personnage de Fenice est longtemps relégué au second plan.
Cette série s’adresse donc aux fans de cyberpunk, acceptant de se laisser happer dans ce traitement alternatif, furieux, expérimental et dynamique.
(par Thomas Berthelon)
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