Canary - Par Scott Snyder & Dan Panosian - Ed. Delcourt (...)

Canary - Par Scott Snyder & Dan Panosian - Ed. Delcourt Comics

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Il aurait aimé ne jamais y retourner. Canary est, pour le Marshal William Holt, à l’image même du cauchemar. Des années auparavant, il y a perdu sa femme et son enfant dans d’horribles circonstances. Il doit pourtant y retourner pour accompagner un géologue à la recherche d’indices dans des affaires étranges…

Un gamin tue son institutrice sans raison apparente en plein cours. Une douce et gentille mère de famille qui tue à la hachette ses enfants car ils riaient trop fort. Un homme lambda entre à cheval dans une église pour massacrer une chorale qui « chantait faux ». Une vieille dame met le feu à un théâtre avec tous les acteurs et spectateurs enfermés dedans car la pièce était, selon elle, « mauvaise »… Autant dire qu’il ne fait pas bon vivre à Canary depuis ces six derniers mois. Des gens, à priori sans problème, deviennent des serial-killers. Ce qui pousse les autorités à envoyer le légendaire Marshal William Holt, originaire, justement, de cette région.

Scott Snyder, qu’on ne présente plus, plante ainsi le décor de ce western horrifique classique, mais qui n’en demeure pas moins efficace. Un peu moins peut-être chez les amateurs du genre qui seront moins surpris.

La fluidité du texte, les joutes verbales et les dialogues de l’auteur intriguent. Le lecteur veut le fin mot de l’histoire et Scott Snyder sait comment faire languir son public jusqu’aux tréfonds d’une mine désaffectée et protégée par les autochtones locaux, bien décidés à renfermer ce qui s’y cache à coup d’explosions de dynamites.

Le style graphique de Dan Panosian (connu notamment pour Slots également chez Delcourt, ou encore la série John Tiffany aux éditions du Lombard) respecte en grande partie les codes du Western, avec ces visages burinés par le soleil de l’Ouest ou déformés par des duels et autres batailles dans les plaines.

Sur des fonds aux teintes souvent chaudes et uniformes, les décors et les personnages se démarquent avec un choix de couleurs plus glauques, rappelant que ce western possède des finalités horrifiques. Un aspect du titre qui donne lieu à d’autres typologies de faciès, plus cauchemardesques qu’un simple bandit de grand chemin, allant jusqu’à des créatures inimaginables.

Un titre intriguant, plutôt classique dans sa formation, mais qui mérite d’être lu tant par les amateurs des récits de Scott Snyder, que pour les néophytes du genre horrifique dans un western.

(par Marc Vandermeer)

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