Brako, c’est l’histoire de quatre jeunes gars dans une cité française qui préparent un mauvais coup. Le plus jeune de la bande, Karnal, comprend un peu tard que cette « partie de poker » programmée pour le réveillon de la Saint-Sylvestre est en fait un casse en bonne et due forme. Une opération d’attaque de fourgon fomentée par Marko, qui rêve d’une existence à la Scarface. Cette nuit du 31 décembre va du coup devenir un traumatisant rite de passage pour ces jeunes chiens fous.
En caméléon brillant, Hippolyte adopte à chaque projet un style totalement différent du précédent. Nous l’avions découvert en maître de la carte à gratter pour son adaptation du Dracula de Bram Stoker chez Glénat, il avait choisi les aquarelles pour Le Maître de Balantrae d’après Stevenson chez Denoël et un lavis coloré pour Minik chez Dupuis. Pour ce roman noir social, Hippolyte compose ses planches de lavis, de traits de stylo bille et d’encre. On pense forcément à Gipi, influence revendiquée par l’auteur, même si les séquences oniriques qui rythment le récit s’en éloignent.
Brako, librement adapté du roman « Dans la peau d’un Youv » d’Hamid Jemaï, est construit en crescendo. Une tension inouïe traverse cet album violent. Le dérapage progressif de la situation vers le chaos le plus total tient en haleine durant les cent pages de ce braquage. Un récit de genre haut de gamme.
(par Morgan Di Salvia)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Commander ce livre sur Amazon ou à la FNAC
A propos d’Hippolyte, sur ActuaBD :
> « Je respecte complètement le texte de Stevenson » (entretien en août 2007)
> Le Maître de Balantrae T1
> Minik