Gag manga mensuel publié dans le Square Jump, Bimbogami Ga ! offre un affrontement sans cesse renouvelé entre deux personnages féminins hauts en couleur. Lutte acharnée entre la splendide Ichiko – qui ne compte pas le moins du monde renoncer aux bénéfices de sa chance – et Momiji, infernale déesse jamais à court de plans aussi absurdement machiavéliques que désespérément invraisemblables pour ruiner la vie de la jeune fille.
On éprouve un réel plaisir à découvrir derrière l’héroïne modèle une véritable peste, brutale, retorse et manipulatrice, qui assume sans vergogne de jouer des avantages que lui procurent son physique et sa situation. On jubile également à voir cette divinité faussement toute puissante, continuellement mise en échec, se heurter à un mur et multiplier les déconvenues. Par cette répétition du jeu de la proie triomphant du chasseur, ce pourrait être du Tom et Jerry, du Titi et Grosminet.
A côté de ces comiques de situation et de caractère qui forment l’ossature du titre, Bimbogami Ga ! reprend des éléments de la comédie scolaire : codes, personnages et scènes typiques du genre, revisités dans le cadre de ce combat entre les deux héroïnes.
S’y ajoutent enfin des références, des détournements et une bonne dose de « fan service » – ici le fait le montrer les formes généreuses d’Ichiko – traité au second degré.
L’humour s’y fait donc plutôt potache, décomplexé et efficace. Du fait de la publication mensuelle, chaque chapitre s’attelle à déployer une véritable histoire, en général un plan de Momiji et les répercussions qu’il entraine.
Bimbogami Ga ! convainc cependant moins lorsque l’intrigue glisse vers le sentimental, le mélo ou le pathos, même si l’on y sent bien l’intention d’étoffer l’univers et les personnages. Mais pour inscrire le titre sur la durée, la véritable difficulté sera de continuer à faire rire sans lasser.
Si les gags mangas ne connaissent pas de réel succès en France, ce n’est pourtant pas faute d’une offre de qualité : ce shonen de Yoshiaki Sukeno en est une nouvelle preuve évidente.
(par Aurélien Pigeat)
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