C’est loin d’être le premier qu’Animeland nous propose, mais celui-ci a un gros intérêt : il dissèque ce qui fait la spécificité des productions télévisées venues du Soleil Levant : Le stop-motion (ne pas dessiner tout les mouvements, n’aller qu’à l’essentiel des gestes). Une méthode d’animation archi-économique, initiée par le très inspiré Tezuka, créée car le mangaka était conscient que son budget ne pourrait jamais rivaliser avec les productions en full-motion (animation très fluide et hyper-détaillée) de Disney. Comment d’une contrainte technique émergea une nouvelle manière de raconter.
Un spécial "technique et bilan" en près de 20 pages qui fait un point à la fois sur l’économie d’une système, mais aussi les styles narratifs induits. Car, en 40 ans, on voit qu’on peut faire très fort avec des effets minimes. Les spectateurs de Evangelion, Lain et Cowboy Bebop seront surpris d’apprendre comment ce minimalisme donne à leur série favorite ce cachet, entre intimité et atmosphère posée. Une économie de moyens qui permet aussi à cette industrie d’avoir pu éviter de sous-traiter l’essentiel de sa production, malgré un coût de la main-d’oeuvre parmi les plus élevés du marché.
Un gros dossier, passionné soit, mais pas partial. Un numéro sur lequel tout animateur en herbe ou passionné du dessin animé sera très inspiré de se jeter. À défaut de vouloir s’expatrier pour y mettre la main puisque les français à avoir travaillé dans la production de la japanim se comptent sur les doigts d’une main.
(par Xavier Mouton-Dubosc)
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