CHAT MÉCHANT. Voilà un album qui plaira autant aux amis des félins domestiques qu’à leurs ennemis. Avec une hargne masochiste, l’autrice nous liste les complots incessants qu’un matou pervers ourdit contre sa maîtresse, tentant en vain d’entraîner dans ses œuvres un minou plutôt pleutre et hédoniste. Tous deux multiplient donc les scènes de "combat" avec Madame, qu’il s’agisse de ruiner ses fichiers informatiques en piétinant le clavier, ou détourner la litière de son usage rassurant...
Si l’acharnement de Bénédicte Moret s’inspire de comportements plutôt réalistes (le chat nous considérant en effet comme pourvoyeur de confort), il peine à trouver un équilibre tant le second félidé penche lourdement vers la peluche décorative. Et puis l’argument du déferlement de produits "verts" vient coiffer sans grande subtilité un contexte qui n’avait pas vraiment besoin de cet aspect pour documenter les luttes farouches entre l’homme/la femme et la bête. Mais il faut garder à l’esprit que Bénédicte Moret milite depuis des années pour un quotidien écolo et que cet opus s’inscrit dans cette veine militante et pédagogique.
Mention spéciale tout de même aux représentations humaines : maman et enfants sont croqués dans leurs expressions extrêmes avec une belle énergie et une compassion amusée .
DT
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