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La BD entre jubilation et désillusion.

21 mars 2015 Commenter
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François Corteggiani, homme-orchestre et figure du monde de la bande dessinée, a cette formule particulièrement parlante :"La vitrine de la BD est resplendissante, mais l’arrière-boutique l’est beaucoup moins  !" On pourrait rajouter qu’elle est pour le moins contrastée et aux visages multiples, difficile dans ce cas de s’en tenir à une seule vision des choses.

Dans les médias, surtout généralistes mais aussi spécialisés comme le nôtre, on aime montrer cette BD triomphante qui multiplie les adaptations audiovisuelles juteuses et les ventes d’originaux d’artistes dont les cotes explosent un peu plus les précédents records sur le marché de l’art.

Mais à côté de cette réussite exceptionnelle, qui ne concerne qu’une minorité d’auteurs, mais qui donne quand même le tournis au simple observateur comme au protagoniste averti, peut-être un peu trop selon certains qui s’en inquiètent, réussite qui, parfois, attise les sentiments de convoitise les plus sordides, comme nous le rappelle le dessinateur Hermann sur sa page Facebook, à propos de planches du Doigt du Diable, un album de la série Western Comanche, volées chez lui, il y a aussi une foule de situations et de vérités qui ternissent pour le moins cette image globalement idyllique.

Déjà la précarité, on l’entend déjà depuis plusieurs années, devient monnaie courante pour les artistes qui officient dans ce milieu. ActuaBD.com s’en est fait régulièrement l’écho en évoquant notamment des États généraux de la BD qui ont secoué la dernière édition du Festival International de la BD d’Angoulême, où la plupart des intervenants liés de plus ou moins près au domaine de la BD ont fait valoir leurs doléances, grève à l’appui. Un enregistrement intégral de cette action est d’ailleurs disponible->http://www.actuabd.com/+Seance-d-ouverture-des-Etats+], tandis que les éditeurs alternatifs, pas en reste, se sont organisés pour défendre leurs intérêts en créant le SEA, un syndicat plus en phase avec leur conception du monde de l’édition, pendant supposé du "Bédef" des grands éditeurs réunis dans la section BD du Syndicat National de l’Édition et qui se pose, pour le moment, comme seul interlocuteur des pouvoirs publics.

On le voit en cette période de changement d’habitudes de consommation des biens culturels et de nouveaux modèles économiques qui tardent à se manifester solidement, l’incertitude crée des tensions et des inquiétudes. Ce qui ne va pas sans provoquer des dommages collatéraux. Le dessinateur québécois Yves Rodier, qui arrête la bande dessinée après maints déboires et désillusions, s’en est fait dernièrement l’écho dans nos pages dans une tribune particulièrement évocatrice. Quelques temps auparavant ce sont les auteurs Bruno Maïorana et Philippe Bonifay qui l’avaient précédé dans cette regrettable décision.

Pourquoi cette longue entrée en matière pas forcément joyeuse ? Tout simplement pour pouvoir présenter comme de juste deux articles d’Antoine Titus sur le site Le Souffle Créatif "plateforme dédiée à la créativité sous toutes ses formes" qui prennent le temps de se pencher longuement sur tous ces sujets.

Le premier développe un point de vue sur ["le secteur de l’édition [qui] attend péniblement sa révolution" ,alors que le second s’intéresse, quant à lui, aux rapports entre les "auteurs de BD et le marché de l’édition".

Même s’il y a à boire et à manger dans ces réflexions un peu foutraques, peut-être même à dire et à redire, il y a indéniablement une vraie réflexion comme on aimerait en lire plus souvent.

Si vous voulez les exprimer ActuaBD.com et qu’elles ont ce niveau de quaité, nos colonnes vous sont ouvertes.

PA

Voir en ligne : Antoine Titus sur Le Soouffle créatif

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.


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