Pour sa 3e édition, le festival fondé par Céline Bagot prend de l’ampleur. Le jeudi 7 mars à 12h30, la cérémonie d’inauguration a lieu dans le hall du Cellier, cœur géographique de l’événement. La salle est pleine. En présence du maire de Reims, la fondatrice annonce officiellement l’ouverture du festival. Bernadette Desprès, doyenne de l’assemblée et co-créatrice de la série jeunesse Tom-Tom et Nana, est invitée sur scène à s’exprimer. Âgée de 83 ans, le pas peut sembler mal assuré mais la parole est sûre. Heureuse d’être présente, elle en profite pour rappeler qu’elle n’est pas que l’autrice de Tom-Tom et Nana et que son travail est bien plus vaste. Ses propos font rire. La salle est fascinée par une dame qui incarne une époque, celle des lectures d’enfance de nombreuses festivalières et nombreux festivaliers, une référence incontestable.
Trois jours durant, Céline Bagot, Kathy Degreef, Louise Forget, Sonia Déchamps, et d’autres bénévoles, abattent un travail remarquable afin d’assurer le bon déroulement de ce festival dédié à la culture populaire créée par des femmes. Le programme annoncé tient ses promesses. La table ronde sur la préhistoire et l’histoire au féminin (Sandrine Mirza, Blanche Sabbah) donne de la visibilité à toutes celles que des siècles d’histoire ont reléguées dans l’ombre.
Des interviews, appelés à devenir des podcasts, accueillent des femmes au parcours passionnant et original à l’instar d’Ovidie, ancienne actrice pornographique, réalisatrice de films X inspirés par une pornographie dite féministe, documentariste, journaliste, docteure en lettres et autrice de BD. Un parcours incroyable, inattendu. On a appris pour l’occasion que son pseudonyme trouvait son origine dans une bande dessinée de Ptiluc.
En compagnie de Stella Lory et Tilila Relmani, autrices d’Éloge de la surface, dans les profondeurs de la téléréalité, on est amené à porter un autre regard sur les candidats de ces émissions qualifiées de « poubelles » du petit écran. Un pas de côté afin de mieux appréhender et critiquer le système qui les produit. Avec Marzena Sowa, Isabelle Maroger et Jean-David Morvan, la réflexion a porté sur « Pop Culture et transmission » à travers la bande dessinée. Leurs dernières créations, Lebensborn, Madeleine résistante (T. 2) et Vivian Maier ont servir d’appui au propos.
Les événements, très nombreux et protéiformes, comme nous l’avions indiqué lors de notre présentation du programme, témoignent d’une ambition qui ravit les festivalières et festivaliers. On souhaite au Pop Women Festival de poursuivre son développement afin d’apporter toute la lumière nécessaire à la création féminine dans le domaine de la culture populaire. Le rendez-vous est d’ores et déjà pris pour 2025. La 4e édition aura lieu du 6 au 8 mars. En attendant, vous en apprendrez davantage sur le travail de certaines autrices présentes au festival grâce aux interviews prochainement publiées sur notre site (Zelba, Noémie Fachan, Élise Thiébaut...).
(par Romain GARNIER)
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