À l’occasion de l’expo qui se tient actuellement chez Champaka Bruxelles, nous avons contacté le dessinateur de cette série, afin de revenir avec nous sur la genèse de ce projet.
Comment vous est venue l’idée de cette série Trilogie africaine ?
Raphaël Beuchot : Au départ c’était juste le one-shot Le Montreur d’histoires, mais Zidrou, l’éditeur et moi-même avons été tellement satisfaits de ce premier livre qu’on a eu envie de poursuivre sur une trilogie.
Connaissiez-vous la République Démocratique du Congo avant de vous lancer dans cette série ?
Pas du tout ! Zidrou probablement un peu plus, ne serait-ce que par son héritage culturel belge post-colonial.
Vous êtes-vous rendus sur place ?
Non, hélas, principalement par manque de budget. J’ai réussi à me débrouiller sur le Net pour la documentation, mais ça aurait été tellement mieux de pouvoir y aller...
D’où est venue votre inspiration ?
La plupart des idées viennent de Zidrou. Ses voyages en Afrique, ses expériences intimes, ont nourri ces trois récits. Pour ma part, j’ai apporté l’idée de la Chinafrique sur le dernier tome, cela me paraissait être une nouvelle réalité de l’Afrique intéressante à montrer.
On remarque une nette différence graphique entre les 2e et 3e albums. Était-ce une volonté délibérée ou simplement une évolution naturelle de votre style ?
J’ai volontairement délaissé la ligne claire et son épure apaisante pour ce tome.
J’avais envie de partir sur des choses plus noires, le récit me semblait s’y prêter. Je travaille actuellement sur un album encore plus noir et trituré, mais je n’exclus pas de revenir à la ligne claire sur d’autres projets. Mes envies stylistiques changent tout le temps, je suis quelqu’un de très instable à ce niveau-là.
Parlez-nous des œuvres exposées à la galerie Champaka. Sur quels critères s’est faite la sélection des dessins ?
J’ai sélectionné mes planches préférées, tout simplement. Générosité des décors, justesse des attitudes, ou équilibre des compositions, j’ai sélectionné celles qui me semblaient sortir du lot.
Est-ce votre première expo ?
En galerie, oui. J’ai déjà été exposé plusieurs fois en festival BD.
Vous avez un parcours singulier : d’abord ingénieur commercial, vous êtes devenu par la suite dessinateur de BD. Pourquoi ce choix de carrière ?
Je n’ai jamais envisagé de faire de la BD professionnellement. C’était un truc inaccessible, impossible, « trop peu d’élus », etc. Mais un jour, un éditeur m’a contacté après avoir vu mon travail en ligne. Je me suis dit que c’était le moment de tenter le coup, surtout que je ne m’épanouissais pas du tout dans mon boulot. Je me suis alors donné un an pour signer un projet, sans quoi je retournais faire l’ingénieur. Par chance, ça a marché.
Avez-vous complètement tourné le dos à votre ancien métier ?
Complètement. J’aime bien écouter mes anciens camarades me raconter leur boulot, mais pour moi c’est vraiment fini.
Quels sont vos prochains projets en BD ?
Un album au Lombard qui s’inscrit dans la collection Les Cuisines de l’histoire. Je m’occupe du XIXe siècle, ça sortira l’année prochaine. Et ensuite, il y a d’autres projets qui attendent...
Voir en ligne : Découvrez la Trilogie africaine sur le site des éditions du Lombard
(par Christian MISSIA DIO)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
En médaillon : Raphaël Beuchot
Copyright 2017Yves Declercq
Expo Une Trilogie Africaine de Raphaël Beuchot & Zidrou
Exposition du 18 mai au 2 juin 2017
Galerie Champaka
27, rue Ernest Allard
B-1000 Bruxelles
Tel : + 32 2 514 91 52
Fax : + 32 2 346 16 09
sablon@galeriechampaka.com
Horaires : Mercredi à samedi, de 11h00 à 18h30.
À lire sur ActuaBD.com :
Commander "Le montreur d’histoires " sur Amazon ou à la FNAC
Commander "Tourne-disque" sur Amazon ou à la FNAC
Commander "Un tout petit bout d’elles" sur Amazon ou à la FNAC