Connaissiez-vous la bande dessinée L’Élève Ducobu avant de l’adapter au cinéma ?
Oui. Des neveux et nièces étaient fans de la série et j’ai pu en lire quelques-uns. J’ai tout de suite adhéré à cet univers. Cette série me rappelait un peu mon enfance, car j’ai moi aussi été un cancre. Je suis resté un gosse au plus profond de moi et j’aime ce rapport à l’enfance. Et puis, Ducobu est un antihéros, qui peut-être perçu comme négatif, car il passe son temps à copier, à tricher et à s’inventer des excuses pour ne pas travailler. Les affrontements avec l’instituteur Latouche étaient également un bon prétexte pour amener des situations humoristiques.
Adapter, c’est trahir. Est-ce le cas avec votre film ?
Oui. Mais j’ai voulu dès le départ que Godi et Zidrou soient associés au projet. Je leur ai dit que j’allais être fidèle à l’univers, tout en les trahissant. Le cinéma est un autre support et les besoins narratifs sont différents des gags. Il n’y avait par exemple pas assez de personnages dans la BD. Nous ne pouvions pas nous inspirer d’une histoire en soi puisque la BD n’est constituée que d’une suite d’histoires de quelques pages. Nous avons donc du écrire une histoire, inventer de nouveaux personnages et des enjeux narratifs. J’ai promis aux auteurs que je resterais fidèle à l’univers de la série. Je crois qu’il l’a été. Nous avons inventé Mademoiselle Rateau, un personnage qu’ils réutiliseront prochainement dans leur propre bande.
Nous sommes restés fidèle aux axes principaux : Léonie Gratin, l’Élève Ducobu et le professeur Latouche. Nous avons développé les parents de Léonie et de Ducobu. Et surtout inventé d’autres élèves. Une classe, cela ne se résume pas à deux enfants ! Latouche a aussi dans le film son pendant féminin, une professeure de musique dont il est amoureux.
Pourquoi avoir choisi Elie Semoun pour incarner Latouche ?
J’avais déjà travaillé avec lui sur Les Parasites. C’est un acteur formidable pour les comédies. On ne le perçoit pas forcément dans ses films, mais il met énormément de tendresse et de sensibilité dans son travail et dans ses relations avec les autres. Je savais qu’il adorerait jouer avec les enfants et qu’il serait heureux sur ce type de tournage. Et il faut avouer qu’avec une moustache, il ressemble assez au personnage.
Le personnage de Latouche a un côté psychorigide. Nous avons renforcé le côté son Old-School. Il apprécie l’autorité et déteste entendre du bruit dans sa classe quand il donne cours. Latouche aime les enfants, mais ne peut pas s’empêcher de s’affronter avec le cancre Ducobu. Elie Semoun fait partie de la même famille que Louis De Funès. Lorsqu’il doit jouer un personnage colérique, il trouve les bonnes expressions.
Et pour les enfants ?
Nous avions repéré Vincent Claude dans l’adaptation cinématographique du Petit Nicolas. Il avait une vraie force comique dans ce film. Nous avons fait des essais, mais il s’est imposé tout de suite. J’ai été épaté par les talents d’actrice de Juliette Chappey. J’étais sceptique quant à sa ressemblance avec Léonie. Puis, lorsque je l’ai vu maquillée et coiffée sur le plateau, j’ai été totalement rassuré ! Il fallait prendre les meilleurs acteurs possible afin de ne pas décevoir les fans de L’Élève Ducobu.
Envisagez-vous d’adapter une autre bande dessinée ?
Nous aimerions réaliser un deuxième film avec ce personnage, tant nous nous sommes amusés sur le tournage. Ce fut une belle aventure.
(par Nicolas Anspach)
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Photos (c) Nicolas Anspach
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Photos : (c) Nicolas Anspach
Illustrations : (c) Godi, Zidrou & le Lombard.
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