Lisez-vous des bandes dessinées ?
J’ai en ce moment peu le temps mais ma bande dessinée préférée est Tintin ! J’aime ce personnage, qui reste toujours simple, mais qui sur le terrain s’embarque pour les plus grandes aventures, parfois à l’autre bout du monde ! Le personnage de Tintin nous encourage tous je pense à ne pas hésiter à relever les défis, peu importe qui l’on est, ce que l’on fait. Tintin nous prouve sa valeur dans les actions, et c’est que j’apprécie le plus !
Que pensez-vous du développement récent de la bande dessinée ?
La BD est encore un médium jeune, aussi jeune que le cinéma et on voit qu’il y a toujours eu une grande place laissée à l’expérimentation. Aujourd’hui, je suis étonné par la diversité de l’offre. Styles, titres, dessins, formats : nous avons un éventail incroyable. Il me semble avoir lu qu’il y avait 5000 titres pour plus de 300 éditeurs l’année dernière. Mais ce que j’ai surtout remarqué, c’est que la BD francophone arrive sur grand écran : Titeuf, Tintin, Le Marsupilami.
Je me réjouis donc de cet essor continue de la BD qui constitue une source de rayonnement culturel international de la francophonie.
Que pensez-vous de cette mode récente de raconter la biographie des plus grands candidats sous la forme de BD ? Pensez-vous que cela puisse influencer des votes ?
En fait, depuis quelques années, le politique investit de plus en plus tout type de médias (films, TV). Il est donc normal que cela arrive sur la BD. J’y vois surtout la possibilité de rapprocher le lecteur du monde politique. Mais la BD reste du domaine du divertissement et je ne pense pas que ça puisse influencer autrement que marginalement les votes, sauf cas exceptionnel. La BD peut enrichir la culture historique et politique des citoyens et faire découvrir et connaitre nombre de choses au grand public. Mais lorsqu’il s’agit de sélectionner le bulletin de vote, je pense que les citoyens feront toujours un choix réfléchi, fonction des programmes et propositions des candidats.
Les caricaturistes et les auteurs de BD vont-ils parfois trop loin, quand ils vous représentent par exemple ?
C’est leur métier ! Même si cela peut être très blessant (nous restons des hommes après tout !), ils font un métier essentiel car de tout temps, la caricature a permis de faire passer des messages politiques importants. Il faut donc veiller à ce que les caricaturistes ne subissent pas de censure (ou d’autocensure…)
Pensez-vous que la BD puisse porter les idées et les valeurs que vous représentez ?
La BD est un média de communication, comme la littérature, le cinéma, la presse et la télé. Chaque œuvre, un reportage, un roman ou une BD, est porteuse d’idées et de valeurs. Je ne vois donc pas pourquoi la BD ne pourrait pas porter celles que je défends, à savoir, les valeurs républicaines de liberté, égalité et fraternité.
Comment pensez-vous faire évoluer la librairie ?
Aujourd’hui la librairie de quartier qui se maintient se renouvelle grâce à la BD ! Il faut les soutenir, je propose de maintenir le taux de TVA à 5,5% (contre 7% depuis quelques semaines).
Que pensez-vous du développement de la BD sur les supports numériques et notamment de leur protection par la loi Hadopi ?
La révolution numérique est une chance inouïe qu’il ne faut pas laisser passer ! Comme vous le savez, je souhaite abroger la loi Hadopi pour mettre en place un mécanisme de la licence globale, qui prélèvera sur les fournisseurs d’accès à Internet pour permettre de rémunérer les auteurs. Aujourd’hui beaucoup trop d’intermédiaires commerciaux s’enrichissent sur le dos des citoyens qui veulent accéder à la culture.
La BD doit profiter des supports numériques grâce auxquels elle pourra toucher un grand nombre de lecteurs. Aujourd’hui, nous sommes dans une période d’ajustement, un peu comme l’arrivée du son ou de la couleur dans le cinéma : on voit ce que ça peut apporter et on ne sait pas très bien encore comment faire, et on hésite. Mais je pense qu’à terme, les supports numériques et physiques coexisteront s’adressant chacun à des publics différents. Le ressenti que l’on a lorsque l’on achète un livre ou une BD, lorsqu’on le lit et tourne les pages, n’a pas d’équivalent numérique !
Propos recueillis par Didier Pasamonik
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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Photos : DR / Debout la République
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Nous avons fait des demandes d’interview à tous les candidats de la Présidentielle. Tous n’ont pas encore répondu. Nous espérons qu’ils auront conscience de la nécessité d’une représentation équilibrée sur ActuaBD.com, le premier site d’information de référence sur la BD en France.
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