Catawiki est une plateforme de vente aux enchères en ligne, c’est-à-dire ?
On a pris le principe d’une salle de vente traditionnelle, c’est à dire des ventes cataloguées, encadrées par des experts et qui se font à un rythme régulier. La différence, c’est que nos offres sont exclusivement en ligne.
Comment être sûr que l’on se fait payer de manière sécurisée et qu’en tant qu’acheteur, on va pouvoir récupérer son lot, car les sommes sont parfois croquignolettes, quand même ?
En amont, il y a déjà un travail de l’expert, il s’assure que le lot est bien authentique, bien conforme à l’état de la description. Ensuite, le lot est proposé à la vente aux enchères et, après son adjudication, l’acheteur paye directement Catawiki sur un compte sanctuarisé. Une fois que le paiement a été effectué, le vendeur reçoit un mail et il envoie ensuite le lot à l’acheteur, ce dernier a ensuite le droit à deux semaines de recours, et s’il n’y a aucun souci nous payons le vendeur. Au moindre souci, nous gérons les litiges clients directement.
En quoi vos experts sont-ils des experts ? C’est un label certifié, "expert en bande dessinée" ?
C’est comme pour tous les segments du marché de l’art, il n’y a pas d’école d’expert officielle. À titre personnel, j’ai fait des études de droit et d’histoire de l’art, pour être commissaire-priseur. J’étais collectionneur de bande dessinée depuis des années, donc j’avais une expérience et une passion dans ce domaine, ce sont les deux prérequis pour être un expert qui soit juste, qui recherche l’authenticité et la qualité des lots. Comme personne ne peut être expert en tout, surtout pas dans la BD, nous avons formé une équipe européenne d’experts BD qui sont complémentaires. Mais il y a aussi quelques chambres d’experts qui sont reconnues au niveau européen, par rapport aux assurances ou aux tribunaux. Je fais partie d’une qui s’appelle la Chambre Nationale des Experts en Objets d’Art, une chambre européenne dont le siège est à Paris.
On le sait : sur le Net circulent beaucoup de faux. Comment être sûr qu’on achète de l’authentique ?
C’est pour cela que Catawiki est né : le marché est extrêmement intéressant et on pouvait toucher tous les types de collectionneurs, et ainsi rendre la collection beaucoup plus accessible et moins citadine par rapport aux boutiques spécialisées, aux marchands, aux galeristes, etc. Mais le souci c’est que n’importe qui pouvait mettre en vente sans aucun contrôle. Donc Catawiki a cette volonté d’être une assurance dans le service client. On vérifie toujours nos produits, il y a un véritable travail de recherche. Pour les auteurs encore vivants, on n’hésite pas à les contacter directement, il y a un vrai travail d’authentification comme doivent le faire les experts dans d’autres marchés.
Combien de commission Catawiki prend sur une vente ?
On s’est aussi construit par cette volonté de réduire les frais de vente aux enchères, de les rendre plus accessibles. Catawiki prend une commission de 15,1 % TTC pour les vendeurs, et de 9 % pour les acheteurs. Si l’on compare à des salles de vente traditionnelles, ils prennent entre 25 % et 30 % de commission.
C’est gros Catawiki ?
L’avantage de la bande dessinée, c’est que cela touche des gens plus bibliophiles avec des éditions originales, des tirages de tête… Ça peut toucher aussi des collectionneurs de « para-BD », c’est-à-dire de sérigraphies par exemple. Mais notre pan le plus important, ce sont les originaux de bandes dessinées. Catawiki organise entre 22 et 25 ventes hebdomadaires cataloguées, on touche la bande dessinée française, belge, néerlandaise, italienne ou américaine, avec des ventes thématiques ou prestige. Catawiki, c’est environ entre 5 et 8 millions de chiffre d’affaires annuel sur la bande dessinée, on adjuge près de mille lots par semaine.
Propos recueillis par Didier Pasamonik. Retranscription : Vincent Savi.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
(par Vincent SAVI)
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