Peu d’auteurs incarnent autant les années 1970 et 1980 que Frank Margerin. Père du mythique Lucien, rockab à la banane toujours affublé de son perfecto, Margerin a saisi l’esprit musical des années 1970 dans les pages de Métal Hurlant et nous a entraîné dans les évolutions de la culture rock à la française pendant des décennies.
Après Lucien (1979), on a eu Manu (1990), Momo le coursier (2002) et, depuis 2013 aux côtés de Marc Cuadrado au scénario, Je veux une Harley, dernière étape du voyage d’un rockeur : le passage à la cinquantaine et l’achat d’impulsion d’une Harley.
Car Frank Margerin est l’un des rares auteurs qui a osé faire vieillir son personnage principal, continuant d’aborder des thèmes toujours raccords avec son univers intitial mais avec quelques années en plus, d’où son évocation de la crise de la cinquantaine et la Harley.
Le dessin de Margerin a toujours été à son image : simple, modeste, sans chichis. Ses influences, il les doit à Gotlib, figure de proue avec L’Écho des Savanes et surtout avec Fluide Glacial d’un humour "adulte" dans la bande dessinée française, et au dessinateur belge Morris dont il a capté le "swing" du trait et qu’il avait contribué à faire élire Grand Prix du Festival d’Angoulême.
Portrait d’un auteur toujours en mouvement qui a toujours une bonne blague à nous raconter, faisant saillir l’anecdote avec humilité et bonhommie.
Un reportage de Jaime Bonkowski De Passos avec Didier Pasamonik. Réalisation : Cédric Munsch. Photos : Cédric Munsch.
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(par Jaime Bonkowski de Passos)
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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"Je veux une Harley T. 6" - Par Cuadrado et Margerin - Dargaud - 29/05/2020 - 48 pages - 12€.
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