Comment est née l’idée de ce blog de Franquin ?
L’histoire est un peu simple et à la fois complexe. Quand la maison d’édition Foolstrip a commencé son activité, ils se sont rapprochés de moi parce qu’ils aimaient bien mon activité de blogueur, et ils m’ont demandé de leur proposer un projet. J’ai trainé de la patte parce que ça faisait un bon moment que je n’avais pas fait de bande dessinée d’auteur, on va dire ça comme ça. J’étais surtout une espèce de mercenaire de la bande dessinée, de l’édition commerciale, vraiment quelque chose de détestable (rires). Donc ça faisait assez longtemps qu’on ne m’avait pas fait confiance sur un projet. Et là, je dois bien avouer que ça a été un peu l’angoisse de la page blanche. J’avais une idée très précise de ce que je voulais faire mais j’étais incapable de la développer. Ce qui fait qu’au bout d’un moment j’ai complètement laissé tomber et je me suis tourné vers la personne la plus géniale que je connaisse autour de moi en espérant qu’il accepte. Il s’agissait de Piak.
...Que tu as dérangé pendant ses vacances.
Oui, ce n’est pas une légende. J’ai vraiment attendu le dernier moment, et quand j’ai senti que je n’avais plus que quelques jours pour proposer quelque chose à Foolstrip avant qu’ils se disent « ouais bah allez, on laisse tomber Turalo parce que c’est vraiment qu’un con » (rires). J’ai téléphoné à Julien (NDLR : prénom de Piak). J’avais une dernière fenêtre d’une semaine pour présenter quelque chose. Il se trouve que Julien était en vacances à Milan et je lui ai dit « écoute, il faut que quand tu reviennes de vacances tu puisses me proposer un concept de série qui tienne la route et, en plus, les 3 à 5 premières pages, histoire qu’on puisse proposer quelque chose tout de suite à Foolstrip ». Et Julien a été non seulement très talentueux mais, en plus, ce qui est assez génial, il s’est souvenu d’un truc que j’avais dit dans une interview sur Internet : « Si Franquin était toujours parmi nous aujourd’hui, je pense sincèrement qu’il aurait très certainement eu un blog ». Ça me semble assez cohérent avec ce que je connais de la personnalité de Franquin. Et l’idée géniale de Piak, ça a été de dire « mais pourquoi s’il était vivant ? » (rires). Et donc ça nous a permis comme ça de réembrancher l’histoire sur le personnage d’André Franquin aujourd’hui décédé, qui s’ennuie à mourir et qui va tenter de renouer avec le média BD via la blogosphère, parce que c’est dans le vent.
Mais justement, Franquin n’aurait-il pas plutôt cherché un moyen de se démarquer plutôt que d’entrer dans une certaine mode du blog ?
C’est vrai que la blogosphère a beaucoup évolué en très peu de temps. Je pense qu’il y a quatre ans, Franquin aurait eu un blog. Aujourd’hui, peut-être qu’il aurait fait comme beaucoup de monde, il aurait arrêté. Et il aurait un recueil de son blog disponible en librairie (rires).
Mais finalement, ça n’aurait pas été plus logique de faire Le blog de Franquin sur un blog ?
D’abord on a le blog du blog de Franquin, qui est une espèce de dérivé de notre travail d’auteurs sur Internet. Mais non, ça n’aurait pas été plus simple de faire un « blog de Franquin » comme tu l’entends, parce qu’en fait ça s’appelle le blog de Franquin, mais basiquement c’est pas du blogging, c’est de l’édition en ligne. Piak a son activité de blogueur qui continue toujours, j’avais mon activité de blogueur que j’ai un peu mise en pause depuis que j’ai attaqué cette série-là qui m’a pris beaucoup de temps. Donc le blog de Franquin, c’est pas un blog, c’est une série de bande dessinée sur un blogueur qui se trouve être André Franquin. Mais effectivement, il y a un blog du blog de Franquin qui est caché quelque part (rires) et qui continue d’entretenir le mythe.
Et pourquoi avoir choisi Franquin plutôt qu’un autre auteur ?
En l’occurence parce que je voue un culte absolu à Franquin, à son œuvre, comme beaucoup de monde, hein. Si quelqu’un a quelque chose à redire au travail de Franquin, qu’il se lève et qu’il le dise. C’est un peu une carrière sans tache, une personnalité exemplaire, des œuvres imprenables, inimitables. Enfin voilà, c’était beaucoup de choses, André Franquin. Alors évidemment, il n’y a pas que lui, ça aurait pu être Hergé, mais voilà, moi c’est Franquin.
Puisqu’on en parle, pourquoi autant d’animosité envers Hergé ? Même si ça reste gentil, il s’en prend quand même plein la tronche.
(rires) Non, du tout. On nous reproche assez facilement justement le fait d’avoir créé cette espèce d’animosité , d’inimitié entre les personnages. Attention, nos travaux traduisent une comédie entre des personnages qui finalement ont très peu de choses à voir avec les personnalités dont ils s’inspirent. Ensuite c’est vrai qu’on a rebondi en amplifiant une inimitié entre Franquin et Hergé qui n’existait pas du tout de leur vivant, qui est plutôt une inimitié théorique adaptée de la fameuse guéguerre des années 50-60 entre les journaux Spirou et Tintin. L’opposition existante entre Dupuis et Lombard. Donc, aujourd’hui, on a Franquin, Franquin est un super-héros, pour ne le cacher à personne, il a des super-pouvoirs et comme dans toute bonne bande dessinée de super-héros, il faut un super-vilain. La seule personnalité autour de Franquin, qui soit à la hauteur d’être un opposant de Franquin, c’est Hergé. En bande dessinée franco-belge en tout cas.
C’est un super-héros mais avec un côté anti-héros quand même. C’est un peu une star déchue qui n’arrive pas à revenir sur le devant de la scène.
Mais il est mort ! (rires)
Oui, mais d’autres auteurs morts s’en sortent encore très bien, mais pas lui. Pourquoi ?
C’est peut être une impression qui reste dans notre travail parce que justement on l’oppose à Hergé, et Hergé a quand même des ayants droit bien connus pour plein de choses mais qui ont notamment un soin particulier à garder vivace l’œuvre d’Hergé, quel que soit leur but derrière. Voilà, Tintin n’est pas mort, il continue d’être exploité, surexploité, alors qu’à côté de ça l’œuvre de Franquin, elle, doit encore dégager certains droits d’auteur évidemment qui doivent permettre à l’André Franquin décédé de vivre correctement sa mort, mais en tout cas il n’y a plus la superbe et la réussite du personnage de Tintin et les activités de Moulinsart. Et c’est vrai que lorsque Franquin et Hergé se croisent lors de festivals, Hergé continue à en faire un petit peu des tonnes parce qu’il est finalement le « succès zombie » de l’année (rires).
Le fait de faire revivre des auteurs morts dans la BD, c’est aussi une manière de se moquer, même gentiment, d’auteurs qui ne sont plus là, plutôt que de se moquer de gens bien vivants qui pourraient peut être râler de l’image que vous donner d’eux ?
Non. Dans le sens qu’on a essayé de donner à notre travail, j’espère que ça infuse un peu à la lecture, on n’a surtout pas cherché à se moquer ni des personnalités dont on s’est inspiré, ni des personnages qu’on a développés. Tous ceux-là ce sont des gens qu’on aime et c’est beaucoup plus par hommage que par moquerie, et si c’est ceux-là qu’on a été chercher et qu’on réanime aujourd’hui, dans le sens propre du terme, c’est parce qu’ils nous manquent. On ne va pas sortir André de sa tombe juste pour se foutre de sa gueule, ça serait assez limite. Alors ensuite, c’est vrai que Piak et moi on est très amateurs de la blogosphère BD et très inscrits à l’intérieur de ce petit monde là, et on connait des gens, et d’un autre côté on s’amuse effectivement à charger nos personnages des travers de certains blogueurs qu’on peut connaître ou dont on peut connaître le travail. Bien sûr, parce que, quoi qu’il en soit ; pour créer une histoire, on ne part pas de rien, on ne va pas tout d’un coup inventer une blogosphère qui n’existe pas juste pour le plaisir d’un récit quand on est à ce point témoin et friand d’une blogosphère qui existe et qui regorge d’anecdotes.
En tant que dessinateur, est-ce facile de dessiner des auteurs célèbres à l’état cadavérique, voire squelettique ?
Ben... Moi je ne pose pas ça sur la ressemblance. Le véritable problème c’est qu’un squelette reste un squelette. Le souci, ce n’est pas tellement de le faire ressembler à la personne dont il est inspiré lorsqu’elle était vivante. Évidemment, puisque j’ai pas fait poser les squelettes des auteurs morts pour les dessiner. Mais un squelette, ça reste assez monotone, ça ressemble à un autre squelette. Le problème c’est la dissociation des personnages, c’est de faire en sorte que le squelette va être identifié et différent de celui d’à côté. Donc ça part déjà par certaines caractérisations, un crâne plus long, plus carré, plus rond, des différences de taills, etc... Et puis des petits détails de costume, on va dire, de Morris et son noeud papillon, de Roba et sa chevelure un peu folle, de Franquin et ses lunettes et son pyjama (rires), de Hergé et son pin’s Tintin ! (rires) En fait la difficulté c’est de chercher la ressemblance et de créer une caractérisation. Par contre ensuite, une fois que c’est fait une bonne fois pour toute, le bonheur reste de les animer, de leur insuffler une vie et ça ne tient pas tant sur mon travail de dessinateur que sur le travail d’écriture de Piak. C’est lui qui donne quand même la vie à ces personnages-là. Moi je leur donne une forme, certes, et je les anime en fonction des volontés de Piak.
La question qui tue : y a-t-il de l’avenir dans la mort ?
(rires) Ben écoute, je pense que oui, enfin, en tout cas c’est le sens de notre entreprise (rires). Heu... Que dire de ça... Là, ça va devenir un petit peu plus métaphysique et philosophique comme conversation, mais la mort est au centre de tous les intérêts et surtout au centre des intérêt des créateurs et des artistes, c’est un sujet qui n’a pas de résolution. Ou en tout cas, la résolution on la connait, elle est stérile. C’est pas quand on est mort qu’on peut tout d’un coup revenir pour en parler, donc c’est vrai qu’il y a quelque chose de fascinant dans l’idée de mort. Et en même temps tellement moche qu’on s’accroche à l’étincelle de vie. C’est un ressort créatif sans limite. On retrouve le thème de la mort dans tellement de médias culturels et artistiques que voilà, on ne va pas bouder le sujet. Surtout quand il s’agit de la braver ! (rires) Au contraire de ramener les morts qui nous manquent plutôt que simplement tuer ceux qui, de leur vivant, nous pèsent.
C’est trop facile ?
C’est trop facile, en effet.
Est-ce que vous avez eu, avant la sortie de l’album chez Drugstore, des retours ou des contacts de la part de l’entourage de Franquin ou de certains autres auteurs cités ?
Non, pour l’instant aucun. Pour l’instant on ne sait pas trop, c’est à dire qu’évidemment au début du projet on n’allait pas aller voir les ayants droit, les gens qui ont pu le connaître, des proches souvent de la famille, et leur dire « on a une idée super : on va faire une bande dessinée avec quelqu’un de votre famille qui était absolument génial et qui est mort et qu’on va faire revenir sous forme de squelette pour vivre des aventures humoristiques ». C’est pas le genre de projet qui passe. Nous, depuis le départ de cette initiative on est persuadés du bon sens de notre travail. On sait qu’il y a un vernis sacré autour de ces personnages-là qu’on ne veut pas égratigner et qu’on a absolument pas intérêt à égratigner sinon on va nous tomber dessus tout de suite. Donc il était important pour nous d’avancer dans notre travail, de le développer jusqu’à un premier aboutissement qui est la sortie de cet album, enfin, le premier aboutissement c’était la publication des 50 pages sur internet, pour ne pas justement devoir rentrer dans des démarches de justification mais de dire « jugez nous sur notre travail, sur la façon qu’on a eu de transformer cette idée là, avec respect, dans un sens d’hommage, avec intégrité ». On n’a touché à personne, on n’a insulté personne, on n’a profané personne, et j’espère que c’est ce qui ressort de notre travail. Maintenant si on a fait quelques faux-pas, ben au contraire, dites-le nous maintenant qu’on ne le refasse plus (rires). Il est possible qu’on se soit un peu emportés à certains endroits sous prétexte de quelque chose un peu difficile à quantifier qui est l’humour. L’humour qui nous échappe, et c’est vrai qu’on ne peut pas toujours rire de tout. Peut être qu’on l’a fait, je ne sais pas.
Est-ce que tu n’as pas eu peur de la comparaison entre ton travail et celui de Franquin ?
Mon travail est très très influencé depuis le début par la ligne franco-belge et l’école de Marcinelle, de toute manière. Donc de toute façon le parallèle entre ce que je peux développer dans mon dessin et le dessin de ses gens-là, y compris celui de Franquin, a toujours été fait. Et de toute façon toujours en ma défaveur évidemment (rires). Donc c’est bon, j’ai tiré une croix dessus dans le sens où, de toute façon, je n’ai pas cherché à égaler Franquin, ce serait illusoire. Si un jour mon travail se développe avec une qualité suffisante pour que quelqu’un ait l’idée de me mettre cette fois-ci à mon avantage côte-à-côte avec le travail de Franquin, je trouverai ça flatteur, je ne sais pas, mais bon, c’est pas le but. Mon principal désir dans le fait de dessiner, c’est pas tant le dessin que la narration et raconter du mieux possible. Voilà, mon métier ça n’est pas de dessiner mais raconter. Là en l’occurrence, je mets mon dessin au service du scénario de quelqu’un qui a des bonnes idées, qui bosse bien. Il me reste à porter en fait son inspiration par le biais du dessin. C’est pas un concours de dessin, quoi.
J’ai été un peu bousculé dernièrement sur un forum par quelqu’un qui disait : « Ta couleur, elle est un peu lourde, elle gâche un peu ton dessin qui est plutôt bon, mais qui est gâché par l’encrage » (rires). Donc, j’ai dit : ouais, d’accord, parce qu’en plus de ça je suis relativement d’accord. L’encrage c’est quelque chose que je n’ai jamais poussé au bout. Ce n’est pas quelque chose que j’ai travaillé parce que justement, je commence à avoir un peu de bouteille, mais parce que j’ai une carrière relativement jeune. Je travaille depuis 15 ans, c’est à la fois un peu long et en même temps très vert. Je me suis surtout concentré sur la façon de raconter : comment je pouvais y arriver du mieux possible avec ce que j’avais dans les mains. Maintenant que je suis un petit peu plus assis et que d’une façon ou d’une autre, c’est toujours perfectible, j’ai au moins atteint un pallier intéressant de la narration, peut être que je m’intéresserai bientôt à l’encrage, on ne sait jamais ! (rires) J’ai encore du champ devant moi, ça va.
Aujourd’hui, à l’heure on la BD numérique est sur tous les fronts, et ayant à la fois un blog et publié chez Foolstrip, quel est ton point de vue sur ce sujet ? Est-ce que tu penses que le numérique aura vraiment de l’importance dans l’avenir de la BD ?
Je sais pas pourquoi les gens font un mystère autour de ce truc-là, il suffit simplement de se tourner vers ce qu’il s’est passé sur les 100 dernières années, regarder la bande dessinée, d’où elle a démarré et ce qu’elle est devenue au fur et à mesure. La bande dessinée est avant tout un genre protéiforme qui a toujours su s’adapter aux nouveaux médias, depuis la presse quotidienne, la publication en album, en recueil, en série, en one-shot, en roman graphique. Voilà, la bande dessinée s’adapte, c’est avant tout une manière de raconter. Et la manière de raconter elle-même est influencée en fonction des supports. Donc la bande dessinée numérique est une évidence. Quand quelqu’un vient te dire aujourd’hui « la bande dessinée sur internet ou sur téléphonie, franchement... » c’est comme si quelqu’un disait « la bande dessinée en presse ? Pourquoi ? ». Enfin tu vois, c’est vraiment une fausse question. Donc, la bande dessinée numérique va s’installer tranquillement et se développer en même temps que les supports numériques.
Aujourd’hui on se pose bien souvent des fausses questions sur l’exploitation du fond, parce que c’est vrai que beaucoup de gens ont l’impression d’être assis sur une mine de bandes dessinées non-exploitées et voient peut être dans le numérique la possibilité de réexploiter tout ça. Mon avis c’est que je pense que c’est évidemment illusoire. Les supports numériques aujourd’hui ne sont pas là pour promotionner les BD qui ne se vendent plus en papier et qui ne se vendront pas forcément plus en numérique, ça n’a pas grand intérêt. Par contre le développement de bandes dessinées spécifiques au numérique est une évidence. On fait aujourd’hui presque comme si ça n’existait pas encore, mais ça fait six ans que les blogs BD existent, en six ans, il y a eu une évolution considérable dans les approches, dans la façon de réfléchir la narration. Aujourd’hui le blog BD a amené vraiment une narration spécifique qu’on ne retrouve nulle part ailleurs et qui, d’ailleurs, s’exporte très mal. C’est pour ça, qu’à ce jour, les meilleurs bouquins adaptés de blogs BD sont vraiment des adaptations dans le sens où on n’a pas exporté ce qu’il y avait sur le blog pour en faire un livre. Non, il a fallu donner plus de travail que ça.
Moi-même sur le blog de Franquin, quand il s’est agit de prendre du matériel pourtant assez simple, hein, on publiait des pages, mais quand il s’est agit de transformer ces 50 pages en un livre, ben tout d’un coup les 50 pages ça fait pas forcément un livre. Et là, en l’occurrence, ça ne faisait pas un livre. Donc il a fallu remanier beaucoup de choses, repenser la narration, le rythme, enlever certaines parties, en rajouter des nouvelles de façon à avoir quelque chose qui semble naturel ; que, quand le lecteur a le bouquin dans les mains, il ait l’impression d’avoir effectivement un bouquin et pas une espèce de diaporama de ce qui était disponible sur internet. Encore une fois, la bande dessinée et la forme d’une bande dessinée est vraiment dépendante de son support. Donc voilà, il n’y a pas de mystère. La bande dessinée va s’adapter ultra-naturellement aux supports. Le problème, c’est que les supports sont très fluctuants actuellement et qu’on n’est toujours pas dans une version définitive de ce que sera le livre numérique. Peut être qu’on essaie de mettre la charrue avant les bœufs de tous les côtés, mais bon. On se pose beaucoup de questions techniques, mais pas beaucoup de questions artistiques et créatrices.
(par Baptiste Gilleron)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Ayant évoqué l’album dans "L’affaire du Blog de Franquin", nous n’avons utilisé ici aucun extrait de l’ouvrage concerné, mais uniquement des images extraites du blog de l’auteur.
Photo en médaillon © Baptiste Gilleron
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