Choses vues au Festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo

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Ce week-end jusqu’à ce soir, avait lieu le Festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo, un festival international du livre et du film consacré aux horizons lointains et singuliers qui en est à sa 38e édition. Une institution. En termes d’horizons lointains, la BD n’est pas en reste comme on sait, les dessinateurs-voyageurs, de Ptitluc à Emmanuel Lepage, ne manquent pas à l’appel. L’organisation du Festival l’a bien compris qui consacre une exposition, « Rêver l’ailleurs » où sept créateurs étaient présentés à la Chapelle Saint-Sauveur : Briac, Nicolas Dumontheuil, Simon Hureau, Romain Renard, Elene Udin, Nadia Nakhlé et François Ravard. À cela s’ajoutaient une émouvante rétrospective en hommage à Benoît Sokal récemment disparu et un tout nouveau concert de Romain Renard qui entame une tournée dautour de son dernier ouvrage Chroniques de Melvile.

La disparition soudaine de Benoît Sokal, le créateur de la bande dessinée Canardo, à l’âge de 66 ans, en a laissé plus d’un abasourdi. Pas Lenaïck Durel qui dirige les expositions du Festival Étonnants Voyageurs à Saint-Malo et qui a tenu à lui rendre hommage. « Je l’avais connu au moment de la publication de L’Amerzone » souffle-t-elle.

François Schuiten était venu spécialement pour l’inauguration de l’exposition qui s’achève sur les planches qu’il a réalisées seul pour achever le diptyque Aquarica qu’ils avaient réalisés de concert chez Rue de Sèvres. Un après-midi en hommage avec son équipe de Microïds en présence de son fils Hugo Sokal, Amanda Goenrich, Lucas Lagravette et Xavier Tual. « Je n’ai de ma carrière rencontré aucun « vrai » créateur de jeu vidéo en dehors de Benoît » nous dit ce dernier, directeur artistique de Microïds.

**L’Exposition en hommage à Benoît Sokal**

Lenaïck Durel a réalisé également à la Chapelle Saint-Sauveur l’exposition, bien en phase avec le Festival Etonnants Voyageurs, « Rêver l’ailleurs ».

**François Schuiten et son chien Jim visitant l’expo "Rêver l’ailleurs"**

Aux cimaises, les remarquables planches du Méridien d’Arnaud Le Gouëfflec (Scénario) et de Briac (Dessin, Couleurs) publié par Locus Solus, du tome 2 du Roi des Mapuche : Au royaume de Wallmapu de Christophe Dabitch & Nicolas Dumontheuil (Futuropolis), du remarquable Sermilik de Simon Hureau chez Dargaud dont nous vous parlerons bientôt, de l’étonnant Romain Renard dont les planches en noir et blanc tirées des Chroniques de Melvile (Le Lombard, on en parle bientôt aussi) étaient accompagnées le jour avant d’un concert et, sur l’autel, un peu surélevées, les planches éclatantes de couleurs de Elene Usdin issues de René.e aux bois dormants (Sarbacane) miraculeuses forcément. Enfin, les planches tourmentées de Nadia Nakhlé qui, dans Les Oiseaux ne se retournent pas (Delcourt) raconte la fuite d’une enfant de douze ans dans l’exil tandis que François Ravard, venu en voisin de Dinard, magnifie la Bretagne dans une Vague d’amour (Glénat) dont nous reparlerons également.