Certains albums restent longtemps en gestation, avant que l’on ait la chance de pouvoir les découvrir. C’est souvent le cas chez Enrico Marini. Les Aigles de Rome avaient « mariné » plusieurs années avant que l’auteur ne trouve finalement l’occasion de s’y consacrer. Et cela a finalement été la même chose avec ce nouvel album paru récemment : Noir burlesque.
En effet, il y réfléchit depuis plus de cinq ans et, alors qu’il pensait le débuter juste après le tome 5 des Aigles de Rome, un chevalier noir est arrivé dans sa vie sans crier gare, postposant encore la concrétisation de ce projet de trois années, le temps de deux albums se déroulant dans la ville de Gotham et d’un dernier tome du Scorpion. Mais cette fois, ça y est : Noir burlesque est bien présent dans les étals de libraire pour cette fin d’année, prêt à être glissé sous le sapin.
Pour savoir de quoi cela parle, le mieux est de repartir des propos de l’auteur lui-même, tel qu’il nous l’expliquait en 2019 : « Ce one-shot se [déroule] dans les années 1950 aux États-Unis. C’est un défi que je me suis lancé, car je n’ai jamais écrit dans ce genre… même si le Batman prenait parfois les atours d’un polar. Je vais pourtant essayer de sortir du carcan du genre. Même : je vais tenter d’en maintenir l’atmosphère. Je voulais aussi évoquer l’univers de la danse burlesque… afin de ne pas dessiner que des gros bras avec des flingues ! On y [retrouve] l’humour et du drame dans un gros one-shot de 150 pages avec un style graphique plus léger, si j’arrive à tenir ce rythme un plus rapide, en épurant un peu mon style, au lavis avec peut-être quelques touches de couleur, dans le style des vieilles photos ou des anciens films. Je veux proposer un tempo différent, en allant à l’essentiel sans m’éterniser sur des planches bourrées de détails. Si je parviens à faire coïncider la forme au fond ! »
Ce défi graphique et scénaristique, Marini l’a presque concrétisé à 100%. Toutes ses envies originelles se retrouvent finalement dans album... sauf que ce gros one-shot de 150 planches s’est transformé en deux albums de près de cent pages chacun. Pourquoi ? Nous allons laisser l’auteur lui-même vous expliquer tout cela, et vous entraîner dans son univers de gangsters et de danses burlesques à la fois âpre et pleines de volupté. Un univers en noir et blanc où le rouge est venu bouleverser la donne, avec toute sa force symbolique.
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(par Charles-Louis Detournay)
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Noir burlesque T. 1. Par Enrico Marini (scénario et dessin). Dargaud. 96 pages. Sortie le 05/11/2021. 18€.
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Photo en médaillon : Charles-Louis Detournay