Comment est né Screenshot ?
Screenshot est né il y a quelques années dans le magazine de Spirou. Le rédacteur en chef de l’époque, Olivier Van Vaerenbergh, m’avait demandé de réfléchir à une rubrique qui puisse être en adéquation avec l’actualité, sur le ton de l’humour. Étant cinéphile, il n’en fallait pas moins pour me donner l’idée de résumer le film de la semaine en deux pages.
Le projet Screenshot date un peu... Pourquoi avez-vous décidé de sortir ce recueil de gags en album ?
En réalité, Benoît Houbart, qui est éditeur chez la récente maison d’édition Poivre & Sel , cherchait des projets. Il est tombé sur Screenshot. et m’a aussitôt demandé si ça m’intéressait de le publier en album. L’occasion de réunir les pages dans un bel album complet me paraissait une bonne finalité à cette rubrique.
Vous avez aussi publié un titre chez Paquet. Pouvez-vous nous en parler ?
Il s’agit de La Fin du monde, avec Sti au dessin et à la couleur. C’est un album qui est né d’un autre projet qui avait pour thème Noé et le Déluge. À force de travailler dessus, on s’est rendus compte qu’il aurait été bête de ne pas étendre le sujet à la fin du monde, sujet d’actualité de cette fin d’année 2012. Nous avons donc imaginé une nouvelle histoire autour de Noé en la rendant plus actuelle.
Il y a quelques temps, vous aviez consacré un album à la fécondation in vitro. C’est un sujet qui a été rarement abordé en BD. Pouvez-vous nous en parler ?
C’est un album né d’une aventure réelle. J’avais envie de raconter le parcours d’une procréation médicalement assistée (PMA) de façon plus légère, en mettant le doigt sur les petits travers et les petites scènes humoristiques qu’on peut rencontrer en plein traitement. C’est un album que je considère aussi comme un héritage pour ma fille, née de cette PMA, un ouvrage très personnel donc.
Vous êtes un adepte du dessin vectoriel. Pourriez-vous expliquer ce type de création à nos lecteurs ?
Le dessin vectoriel a plusieurs avantages, dont celui de peser de façon très légere sur le fichier final. On divise pratiquement par 10 voire plus le poids d’une planche. L’autre avantage est qu’on ne travaille plus sur une résolution définie, on peut se permettre de rétrécir ou agrandir un dessin sans perdre la moindre qualité. Le rendu me plaît parce qu’il se rapproche de mes modèles que sont les dessins animés américains actuels. Disons que c’est une habitude qui ne m’a plus quitté depuis l’école.
Vous collaborez aussi avec la chaîne TF1. Comment s’est passée la rencontre avec les dirigeants de cette TV ? Que vous a appris cette expérience ?
Je suis très actif sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter où je commente régulièrement des programmes de manière humoristique. Il y a quelques mois, j’ai eu l’idée de commenter le programme en le dessinant. C’est comme ça que j’ai été approché par TF1 pour faire ça de manière plus officielle sur Masterchef, puis sur Danse Avec Les Stars. Ça permet de se rendre compte que le dessin dépasse certaines frontières a priori fermées, comme celles de la télévision.
Quel regard portez-vous sur votre métier d’auteur de BD ?
C’est un métier que j’ai toujours voulu faire. Cela dit, je ne le vois pas comme une finalité, mon but dans la vie étant d’écrire un jour pour la télévision et le cinéma. Le métier d’auteur de BD a pas mal d’avantages mais est très difficile à vivre au quotidien, les rémunérations sont rarement à la hauteur du boulot fourni, et les retours des lecteurs finalement assez peu présents. Sans être un peu passionné, c’est peine perdue.
Quels sont vos prochains projets ?
Je travaille sur le troisième tome du Piou, dont les deux premiers tomes sont sortis chez Dupuis et dont le troisième sortira aux Editions Monsieur Pop Corn. J’ai entamé également un projet, toujours avec Baba et Tartuff, dont je ne peux hélas pas parler pour le moment, ainsi que probablement un tome 2 de La Fin du monde, à confirmer dans les prochaines semaines.
(par Christian MISSIA DIO)
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