Gilles Le Coz est un nouveau-venu dans le petit monde de la BD. Après s’être fait la main dans le fanzine Mine de rien, ce Tourangeau d’adoption signe chez Sandawe, la maison d’édition spécialisée dans le financement participatif, son premier album intitulé "Mourir nuit gravement à la santé - Yo-Yo Post mortem", une BD dans laquelle on découvre le voyage chaotique d’un jeune décédé dans l’outre-Monde.
Comment est né le projet Yo-yo Post Mortem ?
je crayonnais dans le coin d’une feuille et ce personnage de squelette m’est apparu -rien de mystique je vous rassure- mais je me suis dit qu’il ferait un bon passeur d’âmes. Il ne me restait plus qu’à lui trouver un acolyte et le duo était prêt pour cette descente dans les profondeurs.
Pourquoi "Yo-yo", comme titre ?
Parce que dans l’histoire, il y a des rebondissements entre le monde de la surface et celui du dessous, cela m’a fait penser à un yo-yo...
Sur la couverture d’origine, j’avais mis une bulle avec "mourir nuit gravement à la santé". Finalement, cette phrase a tellement plu que l’éditeur l’a mise en avant.
Pourquoi vouliez-vous traiter de la mort ?
J’avais lu peu de temps avant La Mastication des morts de Patrick Kermann, un excellent bouquin. Cela a dû m’inspirer ce thème de la mort, je ne vois que cela. Sinon, je n’ai pas de pensées morbides ou suicidaires.
Êtes-vous croyant ? Croyez-vous au paradis, à l’enfer, à la résurrection ?
Non je ne suis pas croyant. "Ni dieu ni maître, même nageur", comme disait Jean Yanne. (rires)
Quel regard portez-vous sur le spiritisme ?
De la curiosité. c’est surtout les phénomènes d’énergies qui y sont liés qui me fascinent. D’ailleurs, dans l’album, cette énergie prend une forme bien tangible.
Pourriez-vous nous parler de votre expérience du financement participatif avec Sandawe ?
Sandawe, pour moi, ce sont deux expériences : réaliser un premier album et la découverte d’un système d’édition à part basé sur le crowdfunding.
Quand le projet a été posté sur le site, je n’avais évidemment qu’une inquiétude : qu’il ne décolle pas. Et puis, dès que vous voyez des "édinautes" (nom donné aux internautes qui contribuent au financement d’une BD sur le site de Sandawe) qui misent sur votre projet et les pourcentages qui montent, vous avez la banane ! Mais, il y a aussi des hauts et des bas. Quand il y a des périodes où personne ne mise sur votre projet, vous êtes en mode déprime. Il faut avoir les nerfs solides et de la patience pour ce type d’édition.
C’est aussi un investissement en temps : il faut animer le projet, le faire vivre, dialoguer avec vos édinautes qui sont pour beaucoup des passionnés de BD et qui attendent un échange avec l’auteur. Si vous mettez votre projet et attendez que cela se passe, il y a peu de chance que celui-ci aboutisse. J’avais eu l’idée de réaliser un petit dessin pour chaque pourcentage obtenu. C’est vite devenu un feuilleton que les édinautes attendaient. Nous avons d’ailleurs rassemblé tous mes dessins dans un livre bonus intitulé 100 dessins d’humour.
En tout cas, pour ma part, ce fut une expérience très enrichissante, tant sur le plan humain que professionnel.
Quels sont vos autres projets BD ?
Actuellement, je travaille sur un album qui sortira en 2014 pour les éditions Des ronds dans l’O. Je m’occupe du dessin, tandis que l’histoire a été écrite par Alain Austini, le co-scénariste de Rwanda 1994 et Alexis Sentenac, qui a travaillé sur les Hydres d’Ares et la Geste des Chevaliers Dragon.
Propos recueillis par Christian Missia-Dio.
Voir en ligne : Le site de Sandawe
(par Christian MISSIA DIO)
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