Nana Miller, un peu lassée de sa vie, part se ressourcer à Copenhague, laissant pour une semaine sa fille adolescente. Mais les choses ne se passent pas exactement comme prévu, la capitale danoise se trouvant rapidement bloquée (et Nana avec) par un problème majeur, et de fait bien imprévisible : une sirène a été retrouvée morte !
Au pays d’Andersen, il s’agit assurément d’une affaire nationale. Et la reine du Danemark d’affirmer : « On a touché à un trésor national, à notre coeur, à notre poésie, à notre enfance ». Dès lors, Nana, accompagnée d’un improbable quarantenaire et de son caniche rose, se lance dans une non moins improbable enquête, pleine de loufoquerie.
Comme bien souvent, pour notre plus grand plaisir et sans sacrifier à la construction d’une vraie intrigue, le couple franco-danois Anne-Caroline Pandolfo- Terkel Risbjerg nous plonge dans le monde des contes et de la poésie. Les quelques 300 pages se lisent très vite, le rythme étant virevoltant et le texte réduit. Risbjerg a visiblement eu beaucoup de plaisir à dessiner une ville qu’il connaît fort bien. Son dessin est lui-même particulièrement dynamique, s’écartant fréquemment de la grille contraignante des cases.
C’est, a priori, sans prétention apparente, sauf à penser que la poésie et les histoires sont en réalité une nécessité essentielle à nos vies. Plus profondément encore, cet ouvrage aborde aussi le vide créé par une mère chez sa fille. Quoi qu’il en soit, Copenhague confirme le talent de ce duo, comme on a eu à le saluer à plusieurs reprises, depuis Perceval et Serena, jusqu’aux récents Le don de Rachel et Sousbrouillard
(par Philippe LEBAS)
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Les planches originales seront visibles du 19 mars au 13 avril 2024 à la galerie Barbier, 10 rue Choron, 75009 Paris