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Bruce J. Hawker reprend du service !

Par Bérengère HALLIER le 23 avril 2024                      Lien  
Nouveau départ pour le héros fétiche de William Vance. On nous signale qu'il aurait été aperçu quelque part aux alentours de Gibraltar à bord du « Lark »...

En 1976, un nouveau personnage fait son apparition dans le magazine Femmes d’aujourd’hui... Malgré un nom pareil, le nouveau venu est un héros masculin évoluant en plein XIXe siècle : 20 ans et pourtant les cheveux déjà blanchis par l’écume ; un regard bleu assorti à son uniforme de la Royal Navy, voici Bruce J. Hawker !

Après avoir sillonné les mers durant une vingtaine d’années, en passant notamment par le journal Tintin, le fougueux Britannique prend sa retraite en 1996...

Bruce J. Hawker reprend du service !
© Bec / Puerta / Le Lombard

C’est sans compter la pugnacité de Christophe Bec qui envisage tout d’abord de reprendre un projet inachevé de Vance : « Signal 314 », pour finalement s’en détacher et réaliser son propre scénario. De ce dernier, nous ne vous en dévoilerons pas plus si ce n’est que vous aurez la surprise de commencer une aventure de Bruce J. Hawker en... 1307 ! Que l’on se rassure, on est sur un bon cru, l’intrigue gagne même en complexité comparée aux scénarios parfois un peu prévisibles de la série d’origine.

© Bec / Puerta / Le Lombard

Sur le plan graphique, c’est aussi le parti pris de l’hommage qui a été adopté. Carlos Puerta s’approprie les personnages de Vance dans son propre style, qui par moment rappelle celui de Palacios, précis comme une gravure ancienne. C’est terriblement immersif, réaliste, on sent les embruns, l’odeur du sel qui colle à la peau et laisse sur les lèvres un goût d’aventure. « L’Œil du marais » a la saveur des vieux livres épiques, de l’Île au trésor, des illustrations de N. C. Wyeth, des blockbusters hollywoodiens comme Les Révoltés du Bounty et des rêves de grandeur que les gosses oublient trop vite. Moussaillons, larguez les amarres, nous partons !

(par Bérengère HALLIER)

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Code EAN : 9782808205788

Les Nouvelles Aventures de Bruce J. Hawker T. 1 : L’Œil du marais – Par Christophe Bec et Carlos Puerta – Ed. Le Lombard

Bruce J. Hawker Le Lombard ✍ Christophe Bec à partir de 13 ans Aventure Histoire
 
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10 Messages :
  • Bruce J. Hawker reprend du service !
    23 avril 09:36, par Milles Sabords

    Sans nul doute, Puerta a réalisé un travail absolument somptueux de « gravure à l’ancienne », de « vieux livres épiques ». Mais c’est aussi ce qui en fait son point faible. Le travail de Vance à l’époque de la série était moderne tout en proposant de la matière graphique, de la densité magique dans le trait. Espérons qu’en relançant une série aussi marquée par la patte de Vance en lui préférant un travail au rendu plus « vieillot » comme des cartes postales d’un autre temps, plus photographique, l’éditeur ne prend pas également le risque d’emmener Bruce et son équipage contre les récifs de l’échec commercial, entraînant par le fond ce revival maritime. Le lombard n’a pas osé l’aventure au grand large en proposant une nouvelle série sur les mers de l’édition, dont la créativité de Bec et Puerta aurait pu faire claquer au vent le pavillon de la BD, mais se contente d’un simple canotage des librairies, à l’image de l’ensemble de l’édition actuellement. Allons Messieurs les éditeurs, larguez les amarres vers l’imaginaire, pas le passé !

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    • Répondu le 24 avril à  11:47 :

      En 2024, ni le dessin de Vance ni celui de Puerta n’ont plus rien de moderne. Ce n’est pas le sujet ? On est dans le classicisme pur et dur et ça a l’air très très bien fait. A vérifier à la lecture.

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      • Répondu par Milles Sabords le 24 avril à  15:23 :

        Au contraire, c’est tout le sujet ! La BD n’est pas qu’une histoire de styles ou de modes. L’art de Vance devrait être enseigné dans les écoles de BD et ça ne ferait pas de mal aux fous furieux de la tablette graphique qui utilisent souvent la couleur pour masquer leurs faiblesses. La puissance évocatrice des n&b de Vance, sa façon de dessiner les éléments déchaînés ou de matérialiser l’élément aquatique (ce qu’il y a de plus dur à faire en dessin), les fondus-enchaînés de ses planches, tout concorde à faire de lui encore en 2024, un moderne.

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        • Répondu le 25 avril à  10:01 :

          Faudrait se mettre d’accord sur le mot moderne alors… parce que les personnages masculins au menton carré tous identiques de Vance (et ses personnages féminins stéréotypés) appartiennent au langage de la BD des années 40 ou 50, loisir destiné à l’époque exclusivement aux petits garçons. Alors, certes, il dessinait bien les océans en furie, mais pour tout le reste, c’est un style de dessin particulièrement daté. Pour rester dans le registre maritime, si vous trouvez "moderne" le marin de Vance, on peut dire de celui d’Hugo Pratt qu’il est toujours avant-gardiste en 2024. Et c’est le cas.

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          • Répondu par Milles Sabords le 25 avril à  14:38 :

            Vous ramenez tous à quelques tics de dessin. Mais tous les auteurs ou autrices ont des tics de dessin qui correspondent à leurs personnalités, une époque, un contexte où une mode. Ce ne sont pas les marins de Vance ou de Pratt que je trouve moderne, puisqu’on peut toujours réinterpréter un personnage, comme l’on fait Bonhomme ou Vivès. C’est la patte des auteurs de ces marins qui reste moderne. Si un dessin était démodé, on ne publierait plus d’auteurs du passé.

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            • Répondu le 27 avril à  15:17 :

              On publie encore beaucoup d’auteurs du passé, (et heureusement), et même des rétrogrades et des démodés ! Quand à la représentation du monde et des choses totalement masculine et stéréotypée que proposait Vance dans ses BD, elle n’avait rien d’un tic de dessin. Elle reflète seulement ce qu’était la BD populaire à l’époque, un plaisir réservé presque exclusivement aux petits garçons qui rêvaient d’être cow-boys, chevaliers, ou marins… Dans ce registre, Vance n’était qu’un auteur parmi d’autres, et pas le pire. Pratt, justement, puisqu’on en parlait, a su bouleverser et remettre en cause totalement ces clichés ancestraux, c’est là une partie de son génie.

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              • Répondu par Milles Sabords le 28 avril à  05:50 :

                Vous restez sur les apparences sans explorer la matière des auteurs. Vous faites fausse route en comparant Vance et Pratt. Ces deux auteurs, chacun dans leur domaine et à la même époque, ont marqué le monde de la BD, ont bousculé certains codes, et en cela ils sont complémentaires et non opposables. Ils représentent deux écoles, qui sont encore présentes aujourd’hui. Mais avec Puerta on rentre dans la « photographie » et non plus dans le « tracé », ce qui est un pari très risqué pour Le Lombard. Il faut dire aussi que le Brazil d’Aymond, malgré la performance artistique de l’auteur, ne m’a pas plus convaincu. Avec plus 5000 titres publiés, ces dépoussiérages de séries devient un véritable numéro d’équilibriste. Il faut vraiment que le métier aille mal pour que l’on encourage les auteurs aux reprises plutôt qu’aux créations pures.

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                • Répondu le 28 avril à  22:00 :

                  Vous êtes tellement habitué à livrer ici des joutes stériles que vous cherchez à toute force à polémiquer avec moi alors qu’il n’y a pas lieu de le faire. Je n’oppose pas Vance et Pratt, je dis simplement que Pratt a su dépasser le cadre étriqué de la BD pour jeunes garçons et a fait exploser certains de ces codes, que Vance et tant d’autres pratiquaient. (A commencer par le format 44 planches et surtout les stéréotypes masculins et féminin du franco-belge). Mais même en restant dans ce cadre convenu dont je parlais, Vance et quelques autres de grande qualité (notamment Hermann) avaient su apporter beaucoup de choses en leur temps, sans aller aussi loin que Pratt le fera. (Mais Pratt n’était pas un franco-belge et il était beaucoup plus libre dans son approche.) Vance, comme vous le disiez était un maître de l’atmosphère et de la matière et en ce sens, Bruce J. Hawker fut son meilleur travail (surtout les premiers). Il ne s’agit pas du tout pour moi de dénigrer Vance, simplement le replacer sans son époque. Quant à cette reprise par Bec et Puerta, j’en jugerai en l’achetant, pas sur la foi de deux extraits en ligne.

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                  • Répondu par Milles Sabords le 2 mai à  07:07 :

                    Joute stérile ? C’est bien vous qui réduisez le débat aux « gueules carrées »… Pratt, fan de Milton Caniff, est aussi passé par les héros aux gueules carrées (Kirk ou L’As de Pique) et ce n’est que bien plus tard qu’il s’est émancipé de ce carcan éditorial en devenant plus « figuratif ». Tout comme Vance, qui s’est affranchi de certains codes du franco-belge pour jeter de nouvelles bases graphiques et qui ne dessinait pas que des gueules carrées. Deux grands maîtres qui ont su virer de bord, à la même époque !

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                    • Répondu le 2 mai à  22:26 :

                      Pas dans la même proportion et il s’en faut de beaucoup. Pratt a inventé le roman graphique et la BD d’aventures pour adultes. Pendant que Vance s’abîmait dans un thriller aux clichés éculés sur scénarios de Van Hamme.

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