Captain Tsubasa a commencé il y a plus de 40 ans, pourtant la série continue encore aujourd’hui. Que ressentez-vous face à ce constat ? Quelle est la raison de ce succès ?
Y.T : C’est une chance incroyable, et je n’imaginais évidemment pas au début que je continuerais aussi longtemps. Je pense que c’est grâce à mes personnages que la série plaît autant, encore aujourd’hui. Ils ont du caractère, ils sont différents, ils ont des rêves, ils progressent et ils échouent : je pense que c’est vraiment ce qu’aiment le plus les gens dans Tsubasa, les personnages. Je pense que c’est pour ça que la série a continué aussi longtemps, et que les gens continuent à l’apprécier.
En France, Olive & Tom a pavé la voie pour le manga. Pourquoi pensez -vous que ça a autant plu en France ?
Y. T : Je pense que ça a bien fonctionné car à l’époque il n’y avait pas beaucoup de mangas ou de livres sur le football, alors que le sport était déjà populaire en France et en Europe. C’est pour ça je pense que la série a reçu un tel accueil.
Récemment on a vu beaucoup de nouveaux mangas sur le football. Qu’en pensez-vous ? Pensez-vous qu’il s’agit en quelque sorte de votre héritage ?
Y. T : Je ne les ai pas encore lus(cf : Ao Ashi & Blue Lock), mais je pense qu’effectivement, leurs auteurs on été inspirés par Captain Tsubasa. Je ne sais pas si j’appellerais ça mon « héritage », mais c’est une sorte de continuité de Tsubasa. Je pense que ma série, qui a été l’une des toutes premières séries sur le football dans le manga, a ouvert la voie en montrant que c’était un genre qui plaît, comme le baseball ou le basketball.
Pendant la Coupe du Monde, l’équipe du Japon a fait un superbe parcours. Pensez-vous que votre œuvre a pu inspirer certains des joueurs dans leur enfance ? Ça vous rend fier ?
Y. T : Quand j’écris, je pense toujours aux enfants, c’est à eux que la série doit plaire. Je ne pense pas aux joueurs, ou aux futurs joueurs. Mais si mes histoires ont donné envie à des grands joueurs de devenir aussi forts, ça me rend très fier. Kylian Mbappé est venu au Japon récemment, et on a beaucoup parlé, et il m’a dit qu’il a toujours été très fan de Tsubasa, qu’il regarde depuis qu’il est enfant. Je n’imaginais pas avoir ce genre d’influence quand j’ai commencé.
Les mangas de sport sont un genre très spécifique du manga. Vous en lisez d’autres que des mangas de football ? Vous avez une recommandation ?
Y. T : J’aime beaucoup les mangas de sport, et je pense qu’il y a beaucoup de très grandes œuvres dans ce genre. Mais pour moi, l’une des meilleures est Slam Dunk, donc c’est la recommandation que je fais à tous ceux qui veulent lire des mangas sur le sport, même si ça commence à être un peu vieux : lisez Slam Dunk !
Et si vous deviez faire un manga qui ne serait pas basé sur le sport, quel genre aimeriez-vous traiter ?
Y. T : Il y a cette idée que j’aimerais beaucoup faire, à laquelle je pense souvent, sur un héros qui voudrait devenir pilote. Ce serait une série d’aventure, mais je ne sais pas si j’aurai l’occasion de la faire.
Vous êtes très impliqué dans la vie du club de foot que vous possédez, le Real Nankatsu SC. C’est une façon de vivre encore plus intensément votre manga ?
Y. T : Oui et non, car bien sûr c’était un rêve pour moi de posséder un club de foot et de voir des jeunes joueurs progresser dans la vraie vie. Mais je fais aussi beaucoup la part des choses avec mon manga, car dans la vraie vie les choses ne sont pas aussi faciles et rapides que dans la fiction, il faut beaucoup travailler pour progresser et ça prend du temps. Mais Captain Tsubasa est l’histoire d’un joueur qui veut devenir le meilleur au monde, et je pense que c’est aussi ce que je recherche : un joueur aussi fort que le héros de mon manga, et le voir progresser pour devenir le plus grand. J’espère que je verrai ça un jour !
Propos recueillis par Jaime Bonkowski De Passos.
(par Jaime Bonkowski de Passos)
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Merci à Noëlla pour son formidable travail d’interprète.
Photos : © Jaime Bonkowski De Passos.